Le narcotrafiquant mexicain Joaquin Guzman « El Chapo », 62 ans, qui avait été jugé coupable en février de dix chefs d’accusation, allant du blanchiment au trafic de cocaïne, a été condamné, mercredi, à la perpétuité par un juge fédéral de New York.
Ayant été pendant 25 ans, le baron de la drogue le plus puissant au monde, ses évasions rocambolesques ont alimenté sa légende et devrait finir ses jours en prison. Depuis son extradition aux Etats-Unis le 19 janvier 2017, El Chapo (« le courtaud »), un surnom dû à sa petite taille, environ 1,60 m, a eu une notoriété internationale, jusqu’à son arrestation en 2016, qui a mis fin à des décennies de traque par les autorités.
Né le 4 avril 1957 dans une famille pauvre d’un village des montagnes de Sinaloa, au nord-ouest du Mexique, il travaille dès l’enfance en vendant oranges, caramels et boissons gazeuses. Comme il le racontera à l’acteur américain Sean Penn, lors d’un entretien en octobre 2015 censé rester secret mais qui contribuera à son arrestation, il se met, adolescent, à cultiver marijuana et pavot, faute d’alternatives. « La seule façon d’avoir de l’argent, d’acheter de la nourriture, de survivre, était de faire pousser le pavot à opium, la marijuana, alors, à cet âge, j’ai commencé à en cultiver et à en vendre », confiait-il à l’acteur.
Il sera ainsi recruté par le chef du cartel de Guadalajara, Miguel Angel Felix Gallardo, surnommé « le parrain » des cartels mexicains modernes. Après l’arrestation de Gallardo en 1989, Guzman fonde avec trois associés le cartel de Sinaloa, dont il fera en quelques années un empire aux ramifications européennes et asiatiques. « Je fournis plus d’héroïne, de méthamphétamine, de cocaïne et de marijuana que n’importe qui dans le monde. J’ai des flottes de sous-marins, d’avions, de camions et de bateaux », se vantait-il dans l’interview à Sean Penn.
Ses avocats ont déjà annoncé qu’ils feraient appel.
(AIP)
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