CNI périmées : La galère des populations





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Depuis quelques semaines quatre-vingt-dix pour cent (90%) des cartes nationales d’identité (CNI) des Ivoiriens sont périmées et dix pour cent (10%) sont en voie de péremption.

Cette situation constitue aujourd’hui un grave problème pour des usagers pour certaines opérations de retraits d’argent, mais aussi  pour  l’obtention des visas et autres documents administratifs.

Le gouvernement, par la voix du ministre de l’Intérieur, Sidiki Diakité, a pris des mesures administratives de prorogation de la validité de cette CNI périmée jusqu’en juin 2020. Le souci, c’est que dans la pratique de ces nouvelles dispositions, les populations rencontrent des difficultés.

Lors d’une opération de retrait d’argent dans une agence de mobile money, la caissière refuse de nous servir, sous prétexte que notre CNI est périmée. Malgré toutes les explications, elle a maintenu sa position.

Dans l’explication de cette mésaventure, Mlle A.D nous a relaté une situation à laquelle elle été confrontée il y a quelques jours. "J’étais allée faire un retrait dans une agence de la société de transfert d'argent, Western Union, à Adjamé. Une fois sur place, j’ai rempli le formulaire de retrait et j’ai accompagné cela de ma CNI comme d’habitude. Mais à ma grande surprise, la caissière a rejeté ma carte parce que, selon elle, elle est périmée. Je lui ai donné toutes les explications et même lui ai fait savoir que le gouvernement a prorogé le délai jusqu’en 2020. Mais, elle n’a rien voulu entendre. Son chef d’agence qui est venu aux nouvelles n’a pas fait mieux qu’elle. Finalement, je suis repartie sans être servie. J’ai dû me rendre dans l’agence d’une banque où l’on a accepté finalement de me servir. C’est dommage. Il faut que nos autorités fassent quelque chose dans ce sens", nous a-t-elle confié.

Un autre fait qui a attiré notre attention, c’est le cas de ce jeune homme arrêté par des agents de police (CRS 3) postés au grand carrefour de Koumassi et qui faisaient une rafle en pleine journée. Au vu et au su des passants, les policiers refusent de laisser partir le jeune homme, au motif que sa CNI est périmée. Malgré les supplications et autres explications des parents du jeune, rien n’y fit. Il a été mis dans le cargo positionné à quelques mètres de là.

Une autre jeune dame a partagé une expérience vécue alors qu’elle revenait du Mali, il y a quelques semaines. "Revenant du Mali par voie terrestre, j’ai du débourser 5000 FCFA pour rentrer au pays parce qu’à chaque barrage, les forces de l’ordre me rappelaient que ma CNI est périmée et qu'il fallait payer 5000 FCFA. Même quand je leur expliquais la situation, elles ne voulaient rien comprendre, à mon grand désarroi. C'est après moults négociations que j'ai finalement déboursé 1000 FCFA par barrage", a-t-elle relaté. Tout en appelant les autorités à régler cette situation qui met les Ivoiriens dans des positions inconfortables hors du pays.

En tout état de cause, la question du renouvellement de la carte nationale d’identité devrait être inscrite en ordre de priorité de l’action gouvernementale car elle est essentielle et incontournable à tous les niveaux de la société.

Solange ARALAMON

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