Le Ghana cocoa board et le Conseil café-cacao, structures de gestion et de régularisation de la filière cacao dans les deux pays leaders de la production mondiale, vont annoncer aux parties prenantes si, pour la campagne 2019-2020, ils poursuivront ou arrêteront les programmes de durabilité et de certification. Ils feront cette annonce, à Berlin (Allemagne), lors de la réunion de partenariat de la Fondation mondiale du Cacao, les 23 et 24 octobre.
"Une ferme décision sur la poursuite ou l’arrêt de tous les programmes de durabilité et de certification dès la campagne 2019-2020, sera communiquée aux parties prenantes par les instances dirigeantes du Conseil café-cacao et du Ghana cocoa board, lors de la réunion de partenariat de la Fondation mondiale du cacao, à Berlin", annonce un communiqué de presse lu par Mme Poé Carine du secrétariat de séance du Comité conjoint d’experts.
Cette décision a été prise, selon cette note, à la suite d’un reexaminen par ledit comité mis en place par les deux Etats, des programmes actuels de durabilité et certification des chocolatiers.
En fait, selon les experts, les structures de gestion et de régulation de la filière cacao des deux pays ont fait le constat que les "chocolatiers insistent davantage sur leurs programmes de durabilité et de certification au détriment du différentiel du revenu décent qui a pourtant un impact plus important sur l’ensemble des producteurs".
Le différentiel du revenu décent est un mécanisme de prix plancher mis en place par le Ghana cocoa board et le CCC. En juin et juillet 2019, les deux leaders mondiaux de la production de cacao, à travers leurs structures de régulation et toutes les autres parties prenantes notamment les chocolatiers, les industriels et les négociants, se sont réunis à Abidjan et ont défini les modalités de la mise en œuvre de ce mécanisme. Qui, précise le communiqué, a eu l’adhésion de toute la chaîne de valeur au point où, des acheteurs ont manifesté leur intérêt en faisant l’acquisition de contrats sur la campagne 2020-2021 intégrant le différentiel du revenu décent de 400 dollars la tonne.
Les 10 et 11 septembre 2019, toujours à Abidjan, pays producteurs, industriels et chocolatiers se sont donnés rendez-vous pour aborder la question de la durabilité de la filière.
Si le Ghana cocoa board et le CCC ne négligent pas les questions environnementales et sociétales, il n’en demeure pas moins, selon eux, que "le différentiel du revenu décent vise l’amélioration des revenus de tous les producteurs de cacao sans exception, tandis que les programmes de durabilité et de certification mis en œuvre par les chocolatiers ne touchent qu’une minorité de producteurs".
Allons-nous vers un bras de faire ? Rendez-vous les 23 et 24 octobre à Berlin pour le savoir.
Modeste KONE