Lorsque vous arrivez pour la première fois à Jacqueville, le spectacle qui attire votre attention en premier lieu, c’est la présence des engins peints en jaune et noir qui circulent sur toutes les artères de cette ville balnéaire située à une cinquantaine de kilomètres d’Abidjan.
Partie d’Abidjan le vendredi 29 novembre pour participer à l’ouverture du village communautaire, en prélude à la journée mondiale du Sida 2019, nous sommes frappée tout de suite par ces tricycles que nous empruntons pour rallier le lieu de la cérémonie. Une fois à bord, nous nous rendons compte qu’il n’y a quasiment pas de véhicules qui font le transport en commun dans la ville. Hormis les Renault 5 (Badjan) qui font la liaison entre Jacqueville et les villages environnants.
Une fois à l’intérieur, nous engageons la discussion avec le chauffeur qui nous explique que ces engins ont inondé la ville chère au Maire Joachim Beugré depuis le mois d’Août 2018, après que les taxi solaires ont fait leur expérience et disparus par la suite.
"Au départ, il y avait des voitures, il y a quelques années, nous avons eu affaire aux taxis solaires qui roulaient avec de l’énergie solaire. Ensuite, il y a eu des moto-taxis appelés "Vaidéhi". Ce modèle a fait son apparition depuis Août 2018 et peu à peu tous les autres taxis ont disparu de la circulation", nous a confié Gnagne Alex, stagiaire au lycée professionnel de Jacqueville en 2e année de BT et qui est conducteur de moto-taxi les week-end. Il nous a révélé que son patron n’est autre qu’un enseignant de son établissement.
Comme lui, de nombreux élèves et étudiants s’adonnent à cette activité qui selon eux, leur permet de se prendre en charge pour soutenir les parents.
L’on dénombre, selon nos sources près de 300 moto-taxis dans la ville. Une floraison qui représente toutefois un inconvénient car Jacqueville est une petite cité et les populations ne se déplacent pas beaucoup.
"Tout le monde s’est mis dans le business parce que c’est rentable. Ce qui ne nous permet pas de réunir facilement la recette demandée par nos patrons qui varie entre 6000f et 8000f CFA", a révélé un autre conducteur.
Un moyen de transport autonome et rapide
Ces moto-taxis qui prennent en moyenne quatre (4) personnes sont adulés par les populations. Ces dernières trouvent que ce moyen de locomotion leur permet de rallier leurs destinations, même les plus reculées à moindre coût (100f CFA).
"C’est un moyen de transport qui nous arrange parce que c’est moins cher et rapide. En plus, il rentre partout et il ne fait pas chaud. Et les chauffeurs sont respectueux", explique à cet effet un gérant de plage.
Lolamou Georges dit Salif, carreleur dans la ville ajoute pour sa part que ces taxis permettent de créer des contacts avec les autres clients à cause de la proximité des sieges. Une belle trouvaille qui selon les uns et les autres arrangent tout le monde.
Solange ARALAMON