Récemment vous avez fêté les 10 ans de la Fédération des associations des fonctionnaires et agents de l’Etat à la retraite de Côte d’Ivoire (FARE-CI). Dites-nous comment se porte lafaîtière après une décennie ?
Merci pour cette occasion que votre journal ‘’Le Mandat’’ qui est un des grands journaux de la place nous accorde en cette fin d’année pour faire un tour d’horizon de nos activités après 10 ans. Cette rencontre me permet effectivement de vous dire que notre structure qui est une faîtière regroupant 12 grandes associations nationales se porte très bien. La preuve, dans la joie de tous les membres, nous avons fêté notre 10ème anniversaire le 14 décembre dernier et votre journal ”Le Mandat” à pu rendre témoignage.
Quelles ont été les motivations pour marquer d’une pierre blanche ces 10 ans ?
En effet, lorsqu’on marche, et qu’on entreprend, il y a des moments où il faut s’arrêter un peu pour regarder dans le rétroviseur pour vérifier son parcours. Si la direction est rectiligne et droite. Et ce, pour qu’en cas de besoin nous puissions apporter quelques amendements ou correctifs pour nous permettre d’aller plus loin et nous projeter davantage dans le futur. C’est vrai, nous sommes du troisième âge, des dirigeants des associations du troisième âge qui encadrons d’autres associations puisque nous constituons une faîtière, il est bon de savoir si la marche est celle-là que nos statuts et règlement intérieur ont prévu.
Que prévoient donc les statuts et règlement intérieur de la FARE-CI ? Pensez-vous avoir atteint ces adjectifs après 10 ans ?
Dans les statuts et règlement intérieur, nos objectifs sont simples. Vous savez, la retraite n’est pas connue quoi que tous les travailleurs soient voués à la retraite. Il n’y a pas un seul travailleur que la retraite n’attend pas. Mais, rares sont ceux y arrivent. C’est vrai, quand on y est, c’est une grâce également. Mais tout le monde n’arrive pas à atteindre le séjour de grâce parce que le travail demande une forte activité et le fonctionnaire dépense beaucoup d’énergie. Certains camarades moins chanceux sont tombés en cours de route. Mais nous qui avons eu le bonheur d’être à la retraite nous devons leur rendre hommage qu’ils soient de notre structure ou non. Nous avons des objectifs précis : à savoir rassembler toutes les associations ou mutuelles de fonctionnaires à la retraite en une seule faîtière, porte-parole unique des pensionnés. C’est ainsi que, 5 au départ, la fédération compte aujourd’hui 12 associations.
Rassembler l’ensemble de ces structures en vue de leur apporter le minimum de bien-être. Créer une mutuelle sociale d’entraide et développer le sens de l’entreprise. Ainsi, tous ceux qui veulent entreprendre, la FARE-CI se doit de les aider à créer des structures pour se prendre en charge. Produire des richesses, acquérir des biens et services à partir de la mutuelle sociale. Créer un organisme de prise en charge funéraire pour les membres, l’autonomisation des fonctionnaires et agents de l’Etat à la retraite pour leur bien-être. Faire en sorte que les fonctionnaires à la retraite puissent avoir une bonne structure pour une prise en charge au moment où ils ont un besoin particulier. Notamment des maladies graves et autres… La FARE-CI joue un rôle d’interface et d’appui aux structures et aux assurés sociaux de la CGRAE. L’un dans l’autre, nous devons structurer cet encadrement. Cet encadrement sert à aider les uns et les autres à pouvoir se prendre en charge demain. Nous avons également le devoir de trouver des activités récréatives permettant aux uns et aux autres de se détendre.
Il s’agit des voyages au sein de la Côte d’Ivoire et hors du pays, dans la sous-région, en Europe et aux Etats-Unis. Nous avons aussi prévu des délégations territoriales qui agissent à l’intérieur du pays. Elle assure la représentation de la FARE-CI au plan local, au niveau de chaque région. Vous savez toute œuvre humaine n’est jamais parfaites. Mais depuis que nous sommes aux affaires, en 2015, les choses bougent de mieux en mieux. Avant moi, il y a eu deux présidents qui, malheureusement n’ont pas véritablement fait connaître la FARE-CI comme il fallait. Ce ne sont pas des piques, mais au contraire je les félicite parce qu’ils ont su maintenir la structure qui aurait pu disparaître. Depuis mon élection, nous avons toujours essayé d’apporter un plus. Et aujourd’hui, nous avons un siège qui fonctionne vraiment comme une véritable entreprise.
Avec le poids de l’âge qui assure la permanence de la direction ?
Malgré nos âges, c’est nous-même qui utilisons les ordinateurs. Nous avons appris à nous mettre à jour pour que nous puissions nous servir de ces outils informatiques aujourd’hui. Nous sommes suffisamment outillés pour travailler sur ces machines. Ce n’est pas le cas chez tout le monde. Bien déterminés dans cet élan, nous avons pu réaliser quelques missions. Nous avons conduit une délégation au Canada. Nous savons comment les choses se passent là-bas. Il y a eu également des voyages dans la sous-région, notamment au Ghana, au Bénin… Nos missions ont permis à certains membres de connaître la Côte d’Ivoire et les autres pays. Tous ces voyages cadrent avec des ouvertures. Tout ceci a été réalisé grâce à l’abnégation de tous.
Est-ce que la FARE-CI est déjà implantée sur tout le territoire national ?
De façon concrète, nous ne sommes pas encore implantés dans tout le pays. Ce sont des représentations qui regroupent des délégués régionaux. Actuellement nous avons 5 délégations régionales qui sont installées. Bientôt nous allons attaquer les autres localités afin de couvrir tout le territoire national.
Quels sont les moyens dont vous disposez pour l’installation de la FARE-CI dans tout le pays ?
Déjà, nous disposons des moyens humains qui prennent en compte 50% de nos ressources parce que ce sont des hauts cadres à la retraite qui sont présents à la tête des structures. Au-delà de tout, il nous faut des moyens financiers. Nous recevons des subventions de la CGRAE. En fonction de nos moyens, nous faisons un pas en avant chaque année. Des petits pas, mais des pas sûrs qui nous ont permis déjà d’avoir 5 délégations régionales. D’ici la fin de mon deuxième mandat, si Dieu le veut, nous allons atteindre 10 délégations à l’intérieur et ainsi de suite.
Face à ces difficultés, quel est votre message à l’endroit de l’Etat et les autres retraités qui traînent encore les pas?
Le message que nous voulons lancer doit d’abord aller à l’endroit de nos camarades à la retraite. C’est une grâce d’être à la retraite. Tous nos camarades qui n’ont pas eu la chance de goûtter à la retraite, nous avons une pensée pieuse pour eux. Que l’année 2020 soit une bonne année de grâce pour les uns et pour les autres. La retraite n’est pas un moment de repos comme certains le pense. C’est un moment rempli d’activités positives, répondant à nous donner la chance de revivre encore de beaux jours. Nous devons nous organiser pour mener à bien des activités. Ces activités vont nous permettre de vivre plus longtemps et de voir nos enfants et petits-enfants pour leur montrer que nous tenons toujours la barre. Nous souhaitons que ce soit la joie dans le rang des camarades. Nous demandons à l’Etat d’avoir un regard beaucoup plus objectif porté sur le troisième âge. L’Etat n’a pas besoin que les personnes du troisième âge lui tendent la main avant de les aider. C’est déjà prévu. Il est écrit dans la Constitution à son article 32 que l’Etat doit aider les personnes du troisième âge.
Nous souhaitons que le programme social prévu au regard de notre constitution donne une place de choix à la retraite. Si la retraite n’est pas bien pensée, n’est pas bien organisée, la Côte d’Ivoire n’ira jamais vers l’émergence. C’est grâce à cela que la Côte d’Ivoire atteindra l’émergence souhaité. Vous me demandez ici l’occasion de remercier le gouvernement qui, depuis cette année nous associe aux travaux de mise en place d’un programme social réservé aux personnes du troisième âge. En Europe, en France, tout le monde parle de la retraite. Des plus jeunes aux plus anciens. La retraite est un autre avenir à préparer. Tout ce qui est prévu pour le troisième âge doit être vraiment mis en exergue pour que le troisième âge soit le reflet de la jeunesse d’aujourd’hui. Parce que si la retraite n’est pas bien préparée, la jeunesse d’aujourd’hui va dire voilà ce que je dois vivre demain. C’est pourquoi je dis, la retraite à une influence sur la jeunesse. Si les jeunes et le gouvernement ne prennent pas à bras le corps le troisième âge et la retraite dans notre pays, il y aura des inquiétudes. C’est pourquoi le gouvernement doit prendre en compte le côté social de la retraite pour que l’émergence soit une réalité.
Quel est votre regard sur l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire ?
Je me réserve le droit de ne pas répondre à cette question. Notre structure est totalement apolitique. La politique c’est un autre monde. Ce n’est pas le monde de notre faîtière. La FARE-CI est dans un monde social. Je me refuse d’aller du côté politique quoi que je sois un ancien député de la nation. Mais ce n’est pas le moment.