Comme tous les autres pays touchés au monde, la Côte d’Ivoire a besoin de l’unité de toutes filles et de tous fils pour vaincre le coronavirus.
L’image était belle et parlante. C’était le vendredi 3 mars dernier à Accra. Ce jour-là, le président de la République du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, a reçu les dirigeants des principaux partis politiques ghanéens à savoir, le Congrès national démocratique (NDC), le Parti populaire de la Convention (CPP), le Parti national démocratique (NPD), la Convention nationale du peuple (PNC), le Parti populaire progressiste (PPP) et le Nouveau parti patriotique au pouvoir (NPP). Objectif : échanger des informations et, plus que tout, s'accorder sur les mesures à prendre en tant que leaders politiques pour assurer l'unité de leur Nation dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus.
Les dirigeants du Ghana, pays voisin de la Côte d’Ivoire, ne sont pas les seuls à avoir choisi une telle voie face à cette pandémie du Covid-19.
Ils sont nombreux les gouvernants du monde qui ont compris qu’il faille unir tous les enfants et toutes compétences de la Nation devant ce grave problème de santé.
Comme le disait si bien le chef de l’Etat Alassane Ouattara lors de son adresse à la Nation du 23 mars, « nous sommes tous égaux devant la loi et devant la maladie ».
De même, nous devrions être tous égaux dans le combat contre ce dangereux virus. Cependant, la situation ivoirienne laisse observer des clivages devant ce danger public. D’un côté un gouvernement sous le feu des critiques qui tâtonne et qui se débat comme il peut ; de l’autre, des partis d’opposition qui montrent leur volonté de contribuer, mais qui ne sont associés à rien ; d’un autre côté une société civile qui fait ce qu’elle peut avec des moyens de bord. La pauvre population est quant à elle perdue dans tout ce désordre. Elle est partagée entre le doute suscitée par les atermoiements des gouvernants, et l’espoir d’une solution providentielle. Pourquoi ne pas créer un élan commun et une synergie nationale, notamment un cadre politique et institutionnel de lutte consensuel impliquant pouvoir et opposition, mais aussi le monde scientifique et la société civile. Face à un tel effort de dépassement des politiques, la population sera forcément rassurée et prendra toute sa part dans le respect et l’application des différentes mesures édictées. Mieux, un cadre institutionnel consensuel apportera sans doute plus de transparence dans l’information sur la réalité de la pandémie dans le pays, mais aussi une centralisation et plus de transparence dans la gestion des ressources étatiques comme non étatiques mobilisées pour agir.
C’est cette unité d’action que le leader de Générations et peuples solidaires (GPS) appelle « l’Union sacrée » face à la pandémie du coronavirus.
Dans son message à la Nation mardi dernier, Guillaume Soro a estimé que la catastrophe sanitaire actuelle « n’est ni le lieu, ni le moment de marteler nos différends et querelles politiques relatifs à l’élection présidentielle d’octobre 2020. L’heure, dira-t-il, n’est plus aux stratégies partisanes, claniques, à la vision court-termiste qui privilégie les intérêts électoraux particuliers aux intérêts généraux ».
Le « Pacte national » qu’il propose, poursuit-il, « requiert que le président de la République appelle autour de lui les anciens chefs d’Etats et anciens présidents d’institution, les leaders politiques, les experts et chercheurs de la santé, les experts du monde de la Finance, les responsables des confédérations syndicales et les acteurs sociaux, comme cela se fait ailleurs ».
Pourvu que ses propositions, tout comme celles déjà faites par la quasi-totalité des acteurs politiques nationaux ne tombent pas dans des oreilles de sourds. L’espoir reste permis.
Cissé Sindou