La célébration de la fête du 1er mai se déroulera en Côte d’Ivoire comme dans de nombreux autres pays de façon particulière du fait de la maladie à coronavirus. Dans l’impossibilité de ne pouvoir organiser une grande cérémonie réunissant les travailleurs, le président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public (PFN), Gnagna Zadi, a fait un discours dont pressecotedivoire a eu copie, pour non-seulement rappeler les doléances des travailleurs ivoiriens, mais aussi pour rappeler que le secteur privé traverse une mauvaise passe en cette période de pandémie. "La situation dans le secteur privé est dramatique", soutient-il.
DISCOURS DU PRESIDENT DE LA PLATEFORME NATIONALE À L’OCCASION DE LA FETE DU TRAVAIL 2020
• Camarades Vice-Présidents de la PFN ;
• Camarades Présidents des organisations et Secrétaires Généraux ;
• Camarades Présidents des Plateformes sectorielles et membres des Commissions spécialisées ;
• Camarades Présidents des organisations syndicales du secteur privé de Côte d’Ivoire ;
• Mesdames et Messieurs de la presse ;
• Chers amis travailleurs ;
• Chers invités ;
• Mesdames et Messieurs, tous en vos rangs, grades et qualités,
Je vous salue et vous remercie de votre présence effective à la présente déclaration de presse.
Mesdames et Messieurs,
Comme chaque année, le monde entier célèbre le 1er Mai, la traditionnelle fête du Travail.
La cérémonie de cette année intervient dans un contexte de crise généralisée, marquée par une pandémie mondiale, celle du Covid-19.
Jamais, de mémoire, l’humanité n’a connu pareille catastrophe, très voisine d’une véritable hécatombe. Les plus grands spécialistes de la médecine, malgré toute leur science avérée, n’ont à ce jour pas encore réussi à circonscrire cette terrible maladie. Et chaque jour, le bilan des pertes en vie humaines, continue de s’alourdir. Chaque jour, le monde entier pleure les morts du même virus.
Notre pays, la côte d’Ivoire n’échappe hélas pas à cette catastrophe planétaire.
Je voudrais, en ces circonstances exceptionnelles d’une rare gravité, adresser, au nom de ma centrale, mes vives et sincères compassions aux familles endeuillées, aux malades de cette pandémie et les assurer de notre solidarité.
Je salue la mémoire des milliers d’hommes et de femmes et singulièrement de travailleurs d’ici et d’ailleurs tombées hélas sous le coup de cette pandémie ; une pandémie qui, en plus de la menace pour la santé publique déjà réelle, nous conduit inexorablement à la menace économique et sociale.
L’OIT (l’Organisation Internationale du Travail) annonçait il y a peu, la perte de plus de 25 millions d’emplois dans le monde.
En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 20 milles travailleurs issus de 706 entreprises qui ont été mis au chômage technique et plus de 200 travailleurs licenciés pour motif économique.
Nous notons au surplus la fermeture de plusieurs entreprises, notamment les PME et les TPE
Je salue ces milliers de travailleurs aujourd’hui en détresse, réduits à une paupérisation irréversible, du fait de la perte de leur emploi, suite à ces licenciements abusifs parfois déguisés en chômage technique.
Responsable de centrales de travailleurs, nous partageons leur peine.
Comme nous le faisons tous les premiers Mai, depuis quelques années déjà, nous nous tournons en direction de nos gouvernants pour leur traduire les aspirations des travailleurs dont nous sommes les porte-voix.
C’est pourquoi, en plus des revendications classiques qui tardent à trouver une oreille attentive, nous ajouterons celles que nous imposent la présente pandémie, car à situation exceptionnelle, revendications exceptionnelles.
Mesdames et Messieurs, chers camarades travailleurs !
Au cours de ces dernières années, les travailleurs du secteur public ont demandé au Gouvernement :
- Le relèvement de la valeur de l’indice référentiel de base, bloqué depuis 1961 à 233.457.
- La revalorisation de l’indemnité contributive au logement et son attribution à tous les fonctionnaires.
- La revalorisation périodique des pensions de retraite.
- Le relèvement des accessoires de salaire.
- La révision du système d’imposition des salaires et de la suppression de la contribution nationale et solidarité.
- L’application du nouveau statut général de la fonction publique.
- Le paiement d’un 13e mois de salaire en décembre
Au niveau du secteur privé :
La Plateforme Nationale demande :
- La reprise des travaux de la Commission Consultative du Travail relativement à la revalorisation du SMIG et du SMAG telle que prévue à l’article 31.8 du Code du Travail ;
- L’encouragement à la négociation de conventions collectives sectorielles ;
- L’instauration d’une compensation salariale obligatoire en cas de mise en chômage technique en période de crise ;
- L’alignement du SMAG sur le SMIG
Par ailleurs, la Plateforme Nationale, comme toutes les autres centrales syndicales, exige sa participation aux travaux de la CIPC, de la CCT et du CNDS et de toutes autres cérémonies nécessitant la présence des centrales syndicales.
Outre ces revendications d’ordre transversal, la situation que vivent de façon particulière certains fonctionnaires mérite qu’on interpelle le Gouvernement. Il s’agit de la situation :
- De 05 enseignants du Supérieur dont le salaire est suspendu depuis près de 14 mois ;
- De 300 enseignants du Secondaire dont les salaires des mois de février et mars 2020 sont toujours suspendus, pour fait de grève.
Camarades travailleurs,
Cette fête du 1er Mai, point besoin de le rappeler, est placée sous le sceau du combat contre le covid 19 mais aussi sur celui de la lutte pour la sauvegarde des emplois et du soutien aux travailleurs du secteur privé qui vivent une situation dramatique.
A cette fin, la Plateforme Nationale exhorte le gouvernement à investir massivement dans le secteur de la santé tant dans la recherche scientifique, dans l’amélioration des plateaux techniques des hôpitaux que dans le recrutement d’agents de santé. A ce titre d’ailleurs je félicite le gouvernement qui a fait droit aux revendications des agents de la santé en leur octroyant des primes spéciales mensuelle « COVID 19 ».
Quant à la défense des emplois, la Plateforme Nationale demande à l’Etat de faire en sorte que les appuis financiers apporté aux entreprises servent effectivement à la protection des emplois. Car la situation dans le secteur privé est dramatique.
Elle demande également au gouvernement la préservation de nos acquis tant sur le plan social et salarial, notamment la poursuite du paiement du stock des arriérés. Et enfin du renforcement des mesures sociales par l’annulation pure et simple des factures d’eau et d’électricité.
Telles sont, Mesdames et Messieurs, camarades travailleurs, quelques-unes des préoccupations qu’il nous a paru nécessaire de présenter au Gouvernement.
Mesdames et Messieurs les travailleurs,
Je voudrais au terme de mes propos, en ce jour mémorable du 1er mai, repère dans la grande marche des peuples vers la liberté et la justice sociale, vous inviter avant tout au respect des mesures barrières et sociales pour la lutte contre le covid 19, puis souhaiter une bonne fête du Travail et espérer des lendemains meilleurs pour que :
Vive la Centrale PFN !!!
Vive la Côte d’Ivoire !!!