En raison de la pandemie du coronavirus, la célébration de la fête du 1er mai dédié aux travailleurs s'est résumé en Côte d'Ivoire en une réunion tripartite qui sest déroulée ce vendredi, a la primature, entre le gouvernement, le patronat et les centrales syndicales.
C'est dans ce contexte sobre que se sont succédés les cinq centrales syndicales afin de présenter leurs doléances au patronat et au gouvernement. Elles se sont apesanties sur sur les difficultés que rencontrent les travailleurs, malgré le soutien financier de l'Etat qui s'élève à 1700 milliards.
"La situation demeure préoccupante pour les travailleurs et notre centrale syndicale a interpellé le patronat sur la frénésie de licenciement malgré le protocole de la commission indépendante permanente de concertation du 25 mars 2020", a fait savoir Soro Mamadou de la centrale syndicale Humanisme.
En réponse, le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly a appelé la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) à faire preuve de flexibilité dans la mise en chômage de leurs employés.
Il a révélé que selon le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, 706 entreprises ont pris des mesures de mise en chômage d’une partie de leurs employés au nombre de 18.755.
"Autant des familles qui risquent de se retrouver dans la précarité. Je voulais appeler le patronat à privilégier l’utilisation des mécanismes mis en place pour préserver les emplois. C’est seulement lorsque que toutes les solutions auront été épuisées que le recours au chômage technique peut se comprendre surtout dans une situation aussi inédite. En tout état de cause, le licenciement ne devrait pas intervenir dans cette situation", a expliqué le Premier ministre. Avant de rassurer les travailleurs sur les dispositions prises afin que les employés mis en chômage technique à cause de cette situation puissent bénéficier d’un soutien de l’Etat.
Amadou Gon Coulibaly a ajoute que pour les activités économiques, le taux de croissance qui était de 7,2% est passé actuellement à 3,6% et dans les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI), il pourrait s’établir à 2,7%. Pour ce faire, plusieurs mesures de soutien ont été prises par l’Etat en faveur des entreprises du secteur privé en vue de maintenir l’activité économique, soulager leur trésorerie et à préserver l’emploi.
Ce sont entre autres de la suspension des contrôles fiscaux pour une période de trois mois, du report de trois mois le paiement des taxes forfaitaires pour les petits commerçants et artisans (notamment les maquis, les restaurants, les boites de nuit, les bars, les cinémas et les lieux de spectacles), de différer pour une période de trois mois le paiement des impôts, taxes et versements assimilés dus à l’État ainsi que des charges sociales du fait des difficultés de trésorerie des entreprises, réduire de 25% la patente transport.
Concernant les dispositions de préservation de l’outil de production et de l’emploi, les mesures retenues concernent la mise en place d’un fonds de soutien au secteur privé pour un montant de 250 milliards F CFA, prenant en compte le renforcement du soutien aux PME pour au moins 100 milliards de FCFA et la mise en place de fonds de garantie, afin d’avoir un effet de levier sur l’accès au crédit, la mise en place d’un fonds spécifique d’appui aux entreprises du secteur informel touchées par la crise pour un montant de 100 milliards F CFA.
Solange ARALAMON