Pendant que des Ivoiriens souhaitent une bonne santé au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly parti samedi en France pour un « contrôle médical », d’autres lui prédisent le pire.
Le chef du gouvernement, Amadou Gon Coulibaly s’est-il rendu en France samedi dernier pour un simple rendez-vous médical comme le soutiennent ses partisans ? On en saura davantage les jours à venir. En attendant, penchons-nous sur la folle polémique suscitée par ce mystérieux voyage. Dès la publication du communiqué de la présidence de la République annonçant ce déplacement du Premier ministre pour un « contrôle médical », le sujet a envahi les réseaux sociaux. Certains s’interrogent sur le choix de la France, alors que les dirigeants vantent toujours leurs investissements colossaux dans le secteur sanitaire pour améliorer la qualité des soins médicaux en Côte d’Ivoire. D’autres rappellent que ce vol spécial pour un rendez-vous médical intervient en pleine crise du Covid-19 où les déplacements à l’extérieur sont impossibles pour d’autres citoyens qui se rendent habituellement à l’extérieur pour des raisons médicales. D’autres encore doutent carrément du contenu du communiqué, estimant qu’il camoufle un état de santé plus préoccupant du chef du gouvernement dont l’intérim sera assuré, indique le même communiqué, par le ministre d’Etat ministre de la Défense Hamed Bakayoko. Sans doute, certains parmi vous ont aussi lu ou entendu sur la toile, des commentaires présentant cette absence inattendue du candidat du Rhdp comme une conséquence de sa rivalité souterraine avec le ministre de la Défense qui n’aurait jamais abandonné son ambition de devenir le candidat du parti ou pouvoir, nonobstant son adhésion publique au choix de Gon Coulibaly lors du Conseil politique du 12 mars à l’Hôtel Ivoire. Voilà l’ambiance regrettable qui prévaut autour du problème de santé d’une autorité du pays. Là où, en toute humanité, nous devions tous nous mettre au-dessus de nos positions politiques pour lui souhaiter unanimement un retour en parfait état, voilà que certains vont jusqu’à prier pour son non-retour. Une fois de plus, la société ivoirienne montre à quel point elle est déshumanisée. Certaines réactions confirment hélas la haine et les rancœurs qui animent des citoyens de ce pays vis-à-vis d’autres citoyens. C’est l’occasion tous les règlements de comptes. La faute à qui ? A ceux qui ont semé la haine entre les Ivoiriens. Ces politiques qui, pour atteindre leurs buts politiciens dans ce pays, ont régulièrement eu recours aux mensonges et aux manipulations les plus cyniques pour diviser, torturer, emprisonner, tuer…Certains n’hésitent pas à s’opposer au pardon et à la réconciliation. Ils cultivent la vengeance et en font la promotion. Sous des pouvoirs successifs, les institutions publiques été régulièrement instrumentalisées contre des adversaires politiques ou contre une partie des citoyens. Aujourd’hui encore, la Justice est utilisée pour faire l’injustice. Le clanisme, les discriminations, le favoritisme et autres injustices sociales sont érigés en règle. Le résultat, c’est cette Côte d’Ivoire où plus rien n’est humain. Le mal a engendré le mal. Des haines ont engendré des haines. Nul n’est épargné. La roue ne fait que tourner. C’est pourquoi il faut rompre ce cycle dangereux.
Certes, tout ne saurait être moral dans la politique, mais une politique ou tout est amoral est forcément destructrice.
Cissé Sindou