Le président-fondateur de Liberté et démocratie pour la République (Lider), Mamadou Koulibaly estime que les 13 milliards FCFA, dégagés par l’Etat de Côte d’Ivoire en vue de venir en aide aux personnes vulnérables en cette crise de Coronavirus est "un coup d’épée dans l’eau".
" Aider la population avec 13 milliards FCFA jetés pendant 3 mois à des gens vulnérables, c’est vraiment un coup d’épée dans l’eau", a qualifié Mamadou Koulibaly, dans sa tribune hebdomadaire, dénommée « jeudi, c’est Koulibaly ».
Bien que trouvant "normale", la réaction du gouvernement, Mamadou Koulibaly estime qu’elle est tardive puisque " c’est maintenant" que la liste brute des personnes bénéficiaires est en train d’être élaborée, et ce, sans forcément tenir compte du taux de pauvreté des régions et des communes.
" Si on recense des personnes et qu’en dernier ressort, elles ne sont pas prises en compte, elles auront le sentiment d’avoir été négligées, méprisées, oubliées et cela crée des frustrations. Alors que si le travail avait été précis, les choses seraient claires. Mais là, on est parti pour un cafouillage", a déduit le candidat déclaré à la présidentielle de 2020.
Pour lui, si ces 13 milliards avait été utilisés pour construire un centre de traitement des épidémies ou des maladies chroniques, cela aurait été intéressant.
Sur le choix adopté par le gouvernement, Mamadou Koulibaly estime que les autorités, en fonction de ce qu’elles savent sur le Coronavirus peuvent prendre de nouvelles dispositions et les adapter à la nouvelle donne.
A cet effet, il fait la proposition de faire du port masque une obligation et que cela soit strictement surveillé, tout comme le lavage des mains qui doivent entrer dans nos habitudes et que cela soit une exigence.
On peut abandonner le couvre-feu maintenant, mais en surveillant que tout le monde porte le masque et se lave les mains, a-t-il suggéré.
Une fois que cette exigence est accomplie, les commerces, les magasins et les entreprises peuvent reprendre de service. Le transport entre Abidjan et l’intérieur du pays, tout comme les frontières tant terrestres qu’aériennes peuvent être ouvertes en veillant à ce que tout le monde porte les masques et à renforcer les capacités de dépistage systématique.
S’agissant des frontières avec les pays fortement contaminés d’Asie, d’Amérique et d’Europe, elles peuvent rester toujours fermées, le temps d’en savoir un peu plus encore.
En le faisant nous allons contrecarrer les effets sociaux économiques du coronavirus, a-t-il conclu.
Ces propositions interviennent à quelques heures de l’adresse du Chef de l’Etat à la nation. Une adresse très attendue en ce moment où la Côte d’Ivoire, confrontée à la pandémie du Covid-19 a adopté l’état d’urgence avec la fermeture des restaurants et autres espaces publics et l’instauration d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin.
Lambert KOUAME