En vacances à Abidjan, l’attaquant ivoirien du Hertha Berlin s’est longuement justifié sur les raisons de son absence en sélection nationale. Il n’a non plus pas manqué de féliciter le PCA de l’Asec, Me Roger Ouégnin, pour sa politique de promotion des anciens joueurs de l’Académie qu’il mène. Entretien.
Comment jugez-vous votre bilan à mi-parcours de la saison?
Notre première partie de la saison est mitigée. On avait bien commencé. On a même battu des équipes du top 5 du championnat comme le Bayern, Dortmund. Malheureusement, nous avons perdu face aux équipes considérées comme petits. Cela a été notre défaut. Ce qui fait que nous avons dégringolé au classement. Personnellement, j’ai connu une première partie de saison difficile à cause d’une blessure. Mais, je vais monter en puissance.
Cela fait cinq ans que vous êtes au Hertha Berlin. Salomon se sent-il bien en Allemagne ?
Le Hertha Berlin est un club famille et je me sens très bien dans ce club. Je me suis adapté au niveau social et sportif. Quand tout va bien, il n’y a pas de raison de changer.
Avec l’âge que vous avez, l’idée d’aller dans un championnat exotique pour un challenge financier ne vous tente-t-il pas?
Je suis bien financièrement avec le Hertha Berlin. Si mon salaire était insuffisant, je pouvais être tenté d’aller de l’autre côté de l’atlantique. Je suis très bien payé en Allemagne. Ma valeur est bien estimée. Il n’y a donc pas de raison d’aller dans un autre pays juste parce que je veux plus d’argent. Je suis heureux à Hertha et j’ai tout ce que je veux.
Des joueurs comme Drogba ou encore Eto’o ont choisi ces destinations au soir de leur carrière ?
Chacun a su saisir l’opportunité qui se présente à lui. Didier et Eto’o ont eu l’opportunité et ils ont su saisir. Moi, j’ai d’autres challenges.
Allez-vous finir votre carrière à Hertha Berlin ?
Pour l’instant, je suis bien au Hertha Berlin. Tout se passe bien. On verra ce qui se passera après.
Revenons à la sélection nationale. On ne voit plus la silhouette de Salomon Kalou. Qu’est-ce qui se passe avec la sélection ?
Tout se passe bien. Je n’ai jamais eu de problème avec la sélection. Si on ne voit pas plus ce n’est pas un refus de venir ou que je n’ai plus l’envie. C’est juste que je me sens bien dans mon club. J’ai 33 ans maintenant, je veux avoir mon temps libre et passer du temps avec ma famille. Jouer en club et en sélection est un peu difficile pour faire tout cela. Je pense qu’à un certain moment, il faut laisser la place aux jeunes pour s’exprimer.
Après sa nomination, Kamara Ibrahim vous a-t-il contacté pour faire partie de son projet?
Bien sûr ! Nous avons eu à échanger sur beaucoup de choses. Il a même dit qu’il avait besoin de moi. Mais, je lui ai fait comprendre que je veux avoir du temps libre et me concentrer sur mon club. Cependant, je ne veux pas totalement tiré un trait sur la sélection. Puisque je peux toujours encadrer les jeunes à tous les niveaux.
La qualification de la CAN 2019 ne peut-elle pas vous faire revenir sur votre décision ?
J’ai tellement faire de CAN que cela ne peut pas constituer la seule motivation pour mon retour en sélection nationale. Je suis proche de la sélection et je suis tous les matches des Eléphants. J’ai d’autres challenges ailleurs. On peut faire partie de cette sélection sans forcément être parmi les 23 joueurs. Chacun à son niveau peut apporter un plus à cette équipe.
Croyez-vous sincèrement que cette jeune équipe des Eléphants est-elle capable de réussir une bonne CAN 2019?
Certes, la sélection est jeune. Mais, je pense que ce groupe-là à des atouts pour réaliser une belle CAN. L’exemple du Cameroun en 2017 est parlant. Personne ne voyait cette équipe-là gagner. Pourtant , elle a créé la surprise en soulevant le trophée au Gabon. Nous avons des joueurs dans les compartiments qui peuvent représenter le pays au plus haut niveau. Si ces jeunes sont bien encadrés, ils peuvent porter l’équipe plus haut.
Vous croyez donc en cette équipe à cette CAN,
Bien sûr ! La CAN est différente des matches de qualification. La motivation est plus grande. Tout est possible. Et, je pense que cette équipe peut faire mal à la CAN 2019.
Parlons de l’actualité. Que pensez-vous du retrait de la CAN 2021 à la Côte d’Ivoire ?
J’espère que la CAF va revenir sur cette décision. Je suis ivoirien, j’ai envie de voir cette CAN 2021 se dérouler dans mon pays. Je ne connais pas le cahier des charges de la CAF. Mais, je pense que la Côte d’Ivoire mérite d’organiser cette CAN. Cela contribuera au développement de notre football. Je ne veux donc pas qu’on nous retire cette CAN.
Vous êtes un produit de l’Académie Mimosifcom, mais on ne vous sent pas trop au niveau de l’Asec Mimosas. Comment expliquez-vous ?
Je suis beaucoup l’Asec. Je sais aujourd’hui que ce sont les joueurs de l’Académie qui sont dirigeants. C’est l’exemple de Baky Koné, Romaric et Patceco qui sont coachs. Cela veut dire que, petit à petit, tous les Académiciens retournent à la Maison.
Justement, peut-on s’attendre un jour ou l’autre de voir Salomon Kalou imiter Baky et autres ?
Cela dépendra de ce que je vais faire après ma carrière. Mais, je pense que c’est déjà bien que Me Roger Ouégnin ait eu la bonne idée de faire la promotion des anciens joueurs comme Baky, Romaric, Patceco et autres. A un moment donné, ils ont été des gloires de ce club. Et c’est bien qu’ils soient dans les instances dirigeantes. Et c’est en Europe que cela se voit beaucoup plus. Ça fait tellement plaisir de voir ça à l’Asec. Je remercie à cet effet Me Ouégnin pour avoir initier cette politique. Ce sont des choses à encourager.
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