Un emprisonnement de deux à dix ans et une amende de un à 50 millions Fcfa est désormais en vigueur contre les exportateurs véreux de la noix de cajou en Côte d’Ivoire vers les pays limitrophes.
Cette disposition inclue dans l’ordonnance n°2018-437 du 03 mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l’exportation illicite des produits agricoles soumis à agrément présentée jeudi par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani à l’Assemblée nationale a été adoptée par les députés membres de la commission des Affaires économiques et financières (CAEF).
Selon le ministre Adjoumani, toute personne directement ou interposée sans être titulaire d’un agrément délivré par l’autorité compétente dans les conditions prévues par le décret, achète pour revendre après transformation ou non, les produits agricoles est punie par les dites peines et amendes.
« Il y a des commerçants véreux qui profitent de certaines situations pour perpétrer de l’exportation et de la commercialisation illicite», a dénoncé le premier responsable de l’Agriculture saluant la prise des mesures sévères de répression contre ces commerçants véreux, y compris les exportateurs.
A en croire, M.Adjoumani la situation s’explique par le fait qu’en raison des mesures de soutien à la transformation locale, les prix intérieures pratiqués en Côte d’Ivoire sont relativement bas comparativement aux pays limitrophes.
Ce qui accroit la pression sur le produit ivoirien. En effet, alors que les prix bord champ en Côte d’Ivoire se situent entre 500 et 650 Fcfa/kg, ils sont entre 600 et 725 Fcfa/kg dans les pays limitrophes notamment au Ghana et au Burkina-Faso.
Pour le ministre de l’Agriculture, le fléau s’observe principalement dans les régions frontalières de l’indénié-Djuablin, du Gontougo, du Bounkani et du Tchologo et faiblement dans le Poro, la Bagoué, le Folon et le Kabadougou.
Ce sont entre 150.000 et 200.000e tonnes de cajou qui sortent frauduleusement du pays. Cette situation entraîne, en termes de fiscalité et de parafiscalité, un manque à gagner de 17 milliards de FCfa à l’État, selon le Conseil du Coton et de l’anacarde.
Après ce texte sur l’anacarde, un autre projet de loi portant sur la fixation des règles relatives à la commercialisation du café et du cacao à la régulation de la filière café-cacao a été adopté par les élus du peuple.
Il s’agit selon M. Adjoumani de la mise en place du Conseil d’administration et un Conseil consultatif contrairement à l’ancienne loi.
En plus, avec cette nouvelle loi, l’Etat de Côte d’Ivoire a l’opportunité de connaître ses principaux clients, mais également de négocier les prix de sa convenance, a fait savoir le ministre de l’Agriculture.
(AIP)
Bsp/