L’avant et après 26 janvier (2)





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Assurément la date du 26 janvier, jour du congrès constitutif du Rhdp, marquera un tournant décisif de la vie politique dans notre pays. Ce sera un test grandeur nature pour Alassane Ouattara. Comme on le dit, de façon triviale, ça passe ou ça casse. Soit tu es avec le Rhdp unifié soit tu es contre le Rhdp unifié. En d’autres termes plus explicites, soit tu es avec Ouattara soit tu es avec Bédié. Mais en aucun cas, tu ne peux être avec les deux en même temps puisque chacun a décidé d’emprunter désormais son chemin. Le message est clair et tout le monde l’a intégré dans son disque dur : si tu as décidé d’emprunter le chemin de Daoukro, Ouattara t’arrache, sans état d’âme, ce qu’il t’avait offert à la tête du client et non par un concours de recrutement. Les gens ont beau crier sur les réseaux sociaux, cela ne change rien. Comme Houphouët, l’inspirateur du Rhdp l’a dit : le chien aboie, la caravane passe.

Cela dit, dans de nombreux salons d’opposants, on célèbre la fin du règne du régime Rhdp en 2020. Depuis la nouvelle rupture entre Bédié et Ouattara, ces opposants sont convaincus que leur heure a sonné. Sur la base de faux calculs prenant en compte les statistiques de 2010, ils estiment que leur nouvelle plateforme en gestation serait ultra-majoritaire lors de ce qu’ils appellent le « match retour ».

Mais, on ne le dira jamais assez, 2020 n’est pas et ne sera pas 2010. Tous les grands partis politiques connaissent des convulsions internes. Le Rdr est rongé par le clan des Soroïstes qui hésitent encore à s’affranchir véritablement. Ils ont la tête ailleurs mais les pieds encore dans la case des républicains. Alain Lobognon et ses camarades ont créé un parti politique qui est bien parti pour ressembler à la formation politique de Julius Malema, sorti des entrailles de l’ANC, en Afrique du Sud.

Au Pdci, le mouvement « Sur les traces d’Houphouët Boigny » conduit par Adjoumani Kouassi et le mouvement « Pdci Renaissance » de Daniel Kablan Duncan ont commencé à faire leur marché. Jusqu’à 2020, ils ont de fortes chances d’affaiblir le président Bédié. Pas plus tard qu’hier, le maire Pdci de Dabou, Yédé Jean-Claude, a rejoint le Rhdp unifié. Un fait qu’on pourrait minimiser mais qui pourrait être le début du grand schisme.

 

Le Fpi de 2010, qui était au pouvoir et qui disposait de l’appareil étatique à sa guise, est loin de ressembler au Fpi de 2020 avec toutes ses dissensions et ses contradictions internes. Au-delà des querelles opposant le bloc Affi contre les GOR (Gbagbo ou rien), certaines têtes fortes comme Allou Eugène, Alcide Djédjé et bien d’autres militants ont rejoint la grande famille des houphouétistes.

De tous les partis dits grands, seul l’Udpci de Mabri Toikeusse n’a pas connu de saignée. Mabri débarque au parti unifié avec tout son monde au grand complet.

On le voit, le paysage politique ivoirien est en total recomposition. Dans un tel contexte, le leader qui est au pouvoir a plus d’arguments pour recruter. Il y a quelques jours, 164 députés sur les 255 que compte l’hémicycle ont rejoint le camp Ouattara. Le Premier ministre Amadou Gon a clairement indiqué que son objectif est d’avoir 200 députés d’ici le 26 janvier. Qu’en sera-t-il dans deux ans ? Qui peut le dire sans risque de se tromper ? Plus que jamais, le Rhdp a son destin en main. Qui vivra verra !

 

Traoré Moussa

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