Manifestement, le pouvoir ne souhaite laisser aucune chance de recevabilité au dossier de candidature de Guillaume Soro à la CEI.
L’opinion a désormais toute la preuve de ce que lerégime Rhdp est prêt à tout pour empêcher Guillaume Soro de figurer sur la liste des candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre. En effet, l’affaire de l’attestationde régularité fiscalequi a valu tant de péripétie au candidat de Générations et Peuples Solidaires (GPS), confirmeà ceux qui en doutaient encore à quel point le pouvoir rechigne permettreà l’ex-président de l’Assemblée nationale de déposer un dossier de candidature recevable à la Commission électorale indépendante (CEI), à fortiori être qualifié pour les étapes suivantes.
Le 27 août, cette affaire était révélée dans un communiqué publié par GPS, qui a dénoncé « avec véhémence le dilatoire du directeur général des Impôts, M. Ouattara Sié Abou qui, sollicité pour lui établir une attestation de régularité fiscale avec tous les documents requis à cet effet, donne dans des atermoiements incompréhensibles et indignes d’une administration qui se veut neutre et au service du peuple ».
Hier dimanche 30 août, dans un autre communiqué, les avocats de Guillaume Soro sont revenus à la charge. Ils ont exprimé leur indignation en rapportant des faits nouveaux. « Le 28 août 2020, réagissant à un communiqué de protestation du candidat Guillaume Kigbafori Soro, les services de la Direction générale (des Impôts)ont demandé un complément de formalité à remplir qui fut aussitôt satisfait. C’est assuré d’obtenir son attestation dans la même journée qu’il a été convenu avec la Commison électorale indépendante de programmer le dépôt du dossier de candidature pour le lundi 31 août 2020 à 13h.
Force est de constater que quatorze (14) jours après la demande, et plusieurs hésitations et atermoiements, Monsieur Ouattara Sié Abou, n’a toujours pas délivré ce document administratif à Monsieur Guillaume Kigbafori Soro », relève le collectif d’avocats.
Le constat est clair, nous sommes face à une nouvelle entrave pour bloquer le député de Ferké dans son ambition de briguer la magistrature suprême.Et ce comportement du patron des Impôts, sans doute manipulé depuis le sommet de l’Etat, est un autre cas d’instrumentalisation de l’administration publique par les tenants du pouvoir d’Etat, à des fins politiciennes.
Précédemment, on a assisté au même zèle du côté de la justice. Au mépris de la loi, un mandat d’arrêt a été émis en décembre 2019 contre l’ex-chef du Parlement pourtant protégé par une immunité. Fin avril 2020, Guillaume Soro a été jugé par contumace et condamné à 20 ans de prison et cinq ans de privation de droit civique, alors qu’une décision rendue le 22 avril par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et de Peuples (CADHP) ordonnait la suspension des procédures engagées par la justice ivoirienne contre l’ancien chef du Parlement et une vingtaine de ses proches dont des députés, en attendant l’examen de fond de ce dossier par la juridiction supranationale saisie de la même affaire.
On comprendra plus tard que l’objectif premier de ce procès précipité était de le radier de la liste électorale, tout comme l’ont été Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé également condamnés par contumace.
Pour autant, Guillaume Soro toujours « galvanisé par l’adversité » est loin de renoncer à sa candidature comme le souhaite ses adversaires du Rhdp. Il a mis tout en œuvre pour que son dossier soit reçu par la CEI ce lundi 31 août, date limite des dépôts. C’est pareil pour Laurent Gbagbo également candidat à la même élection. Une journée décisive.
Cissé Sindou