" Lors d’un déjeuner à l’Élysée, le 4 septembre, Emmanuel Macron a fait part à Alassane Ouattara de ses inquiétudes sur le climat socio-politique en Côte d’Ivoire à l’approche de la présidentielle.
Selon nos informations, Emmanuel Macron a confié craindre que le troisième mandat contesté de son homologue ivoirien puisse susciter des tensions sociopolitiques dans le pays, alors que des violences ont déjà fait plusieurs morts dans différentes localités mi-août.
Le président français a suggéré à Alassane Ouattara de procéder à un report du scrutin afin de lui permettre, ainsi qu’à Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, de se retirer. Ce délai lui donnerait en effet la possibilité de faciliter l’ouverture d’un dialogue avec ses deux principaux opposants et de trouver un successeur pour opérer le « changement générationnel » initialement promis. Mais le chef de l’État ivoirien a refusé.
Ce dernier, a rappelé à son hôte qu’il n’avait pas eu d’autre choix que de se représenter après le décès de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, le 8 juillet. Et lui a également assuré qu’il ne fallait pas s’inquiéter sur la tournure que pouvaient prendre les événements. Il lui a garanti que la situation est aujourd’hui « sous contrôle », lui expliquant notamment que les dernières violences étaient très localisées et téléguidées par Henri Konan Bédié et Simone Gbagbo.
De son côté, Emmanuel Macron a alerté son homologue sur le risque de crise post-électorale si des gestes d’apaisement n’étaient pas effectués en amont du scrutin. Outre un report de l’élection, le cas de Laurent Gbagbo et de son retour en Côte d’Ivoire a aussi été évoqué. Le chef de l’État français a insisté sur les capacités de mobilisation de l’ex-président ivoirien et la nécessité de parvenir à un accord avec lui.
Le président Ivoirien lui a répondu qu’une fois réélu, il engagerait une réconciliation avec Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo et qu’il favoriserait le retour au pays de ce dernier. Une éventuelle libération des députés proches de Guillaume Soro détenus à Abidjan a également été abordée. "
Source : jeuneafrique.com