Malgré les risques d’arrestation, les membres de GPS encore en liberté ont démontré hier à Guillaume KigbaforiSoro qu’il a le soutien de nombreux Ivoiriens.
Cela n’est plus un secret. Les membres de Générations et Peuples Solidaires (GPS), le mouvement citoyen, fondé par Guillaume KigbaforiSoro, sont particulièrement dans le collimateur du pouvoir. Ils sont constamment mis aux arrêts pour des raisons banales,et détenus sans jugement.
Le cas le plus flagrant et le plus récent est l’arrestation de23 responsables de GPS-Poro, le 25 août dernier au sortir d’une réunion à Korhogo.
Avant eux, le 13 août, c’est la Coordinatrice nationale Anne-Marie Bonifon et trois de ses collaboratrices qui étaient, à leur tour, ciblées par des agents de police à Cocody, avant même le début d’une marche pacifique à laquelle elles devaient participer,pour dire non à la candidature d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat présidentiel.
Huit mois plus tôt, une vingtaine de cadres du mouvement, dont cinq députés de la nation, étaient eux-aussi appréhendés au cours d’une conférence de presse au sein du siège de GPS à la Riviera-Golf. La liste des arrestations n’est pas exhaustive.
Ce dimanche 13 septembre, en se rendant à l’hôtel Belle Côte de Cocody Riviera-Palmeraie, à la cérémonie d’investiture du candidat de GPS à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain, les participants, ces « rescapés », comme ils s’appellent eux-mêmes désormais, savaient qu’ils n’étaient pas à l’abri du sort subi par leurscamarades qui croupissent dans différentes prisons du pays. Pourtant, ilsont tenu à effectuer le déplacement par milliers, comme pour dire au monde entier : « advienne que pourra, nous sommes avec Guillaume Soro ».
Cet engagement à soutenir l’ancien président de l’Assemblée nationale, qu’il soit présent ou non sur le territoire ivoirien, est d’ailleurs le premier sens donné à ce rassemblement par les organisateurs. « Ce n’est pas Guillaume Soro qui porte sa candidature. Elle est portée par le peuple ivoirien. Donc, à partir de cet instant, la population ivoirienne n’est pas en exil. Il a déposé sa candidature bien qu’il soit hors du pays. Donc, nous n’allons pas nous focaliser sur le fait qu’il ne soit pas sur place. Comme je l’ai dit d’ailleurs, il est en route. Je lui laisse la primeur d’annoncer lui-même la date de son retour. Nous l’attendons avec la même ferveur. Les populations sont prêtes à voter Guillaume Soro le 31 octobre 2020. Il n’y a aucun débat là-dessus. Vous pouvez aller du nord, au sud, de l’est à l’ouest, c’est le candidat qui porte l’espoir des populations. Nous sommes fatigués de ce climat tendu », s’est exprimé le président du comité d’organisation, dans une interview parue dans Nord-Sud Infos samedi dernier.
Pour Lacina Yéo, il s’agissait aussi pour les Soroïstes de passer le même message fort à leur mentor. Et, au regard de la mobilisation historique observée, on peut écrire que le message est passé, bien passé.
Cissé Sindou