Ghana : le procureur anticorruption démissionne et dénonce « l’ingérence » du président Nana Akufo-Addo





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Martin Amidu accuse Nana Akufo-Addo, candidat à sa réélection le 7 décembre, d’avoir tenté de lui faire enterrer un rapport explosif concernant une société offshore créée par le gouvernement.

Le procureur anticorruption du Ghana, Martin Amidu, a démissionné, lundi 16 novembre, accusant le chef de l’Etat d’« ingérence politique ». Dans une lettre de démission adressée au président Nana Akufo-Addo et rendue publique, il affirme ne plus être « en mesure d’exercer en toute indépendance » son travail. « Vous avez, à tort, pensé que je pourrais exercer ma fonction de procureur spécial comme votre caniche », écrit-il dans sa lettre. Cette démission intervient avant l’élection présidentielle du 7 décembre, lors de laquelle Nana Akufo-Addo, candidat à sa réélection, affrontera l’ancien chef de l’Etat John Dramami Mahama dans un scrutin qui s’annonce serré.

La nomination de Martin Amidu par le président Akufo-Addo, en février 2018, avait suscité l’espoir au Ghana, pays où la corruption demeure un problème persistant. Mais aujourd’hui, M. Amidu accuse notamment le président d’avoir tenté de lui faire enterrer un rapport explosif concernant une société offshore créée par le gouvernement pour gérer les redevances minières du pays, premier producteur d’or en Afrique. Cette société devait entrer à la Bourse de Londres en septembre et permettre de lever 500 millions de dollars (421 millions d’euros). Mais son introduction sur les marchés a été suspendue après que des organisations de la société civile ont dénoncé des risques de corruption. Pour les autorités, ce projet de vente devrait aider financièrement le Ghana à faire face à la crise économique provoquée par la pandémie liée au coronavirus.

 

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