Roch Kaboré, un Président proprement réélu





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Le Président réélu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré, entame la conscience tranquille un nouveau mandat que viennent de lui confier les électeurs de son pays.

En Côte d’Ivoire, si les candidats Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan ont boycotté la présidentielle, c’est en partie à cause d’un manque de confiance dans la Commission électorale indépendante (CEI). De par la composition de son instance de décision, elle leur a donné le sentiment qu’elle ne pouvait pas agir comme son homologue burkinabé l’a fait.   

En effet, le 23 novembre dernier, les élections couplées présidentielle et législatives au Burkina Faso ont connu un tournant. Mal géré, cet incident pouvait dégénérer en une crise électorale à l’issue imprévisible. Cette voie a été évitée grâce à la volonté affichée de l’autorité électorale de rassurer les acteurs mécontents.

Cinq commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) issus de l’opposition ont demandé une suspension des travaux de validation et de publication des résultats. Leur requête était fondée sur le fait que lesdits travaux se menaient sur la base de la compilation électronique uniquement. Une pratique qui, à leurs yeux, était contraire à l’article 97 du code électoral qui prévoit « des centres déconcentrés de compilation des résultats avec couplage de la compilation manuelle et de la compilation électronique ». Ils ont obtenu gain de cause car, suite à leur protestation, les travaux en plénière ont été suspendus pour permettre aux centres communaux de compilation des résultats (CCCR) de se réunir pour faire le travail de compilation manuelle et transmettre leurs résultats.  Avec humilité et responsabilité, la Ceni a suspendu les travaux.  « Nous avons un dispositif de remontée des résultats qui nous permettent, dans un laps de temps relativement court, de proclamer ces résultats. Mais comme une partie des acteurs ne semble pas être rassurée, on prend notre temps pour que chacun se retrouve dans le processus. Nous avons l'obligation de travailler à l'apaisement, à l'inclusion », a expliqué à la télévision nationale Newton Ahmed Barry, le président de la Ceni. Les choses sont finalement rentrées dans l’ordre et la publication des résultats s’est poursuivie dans un cadre consensuel jusqu’à son terme.

Déclaré réélu dès le premier tour avec 57,87% des suffrages, le Président sortant Roch Marc Christian Kaboré, qui était candidat à sa propre succession, a été félicité par Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition. Un bel épilogue qui montre que sans être parfaite (aucune œuvre humaine ne l’est d’ailleurs) un processus électoral peut se terminer en beauté si l’organe électoral privilégie la transparence.

En Guinée-Conakry, lors de la récente présidentielle, les organisateurs de l’élection n’ont pas accordé la même bienveillance à l’opposition. Les griefs du principal parti d’opposition (Union des Forces Démocratiques de Guinée, Ufdg) et ses alliés ont été ignorés par la commission électorale, puis par le Conseil constitutionnel. Conséquence, les partisans de l’opposition ont protesté dans les rues. La répression a fait plusieurs morts. Pourtant, avec une réelle volonté de ne pas endeuiller encore ce pays abonné aux crises électorales meurtrières, il aurait suffi que la Ceni guinéenne, au nom de la transparence, corrige les dysfonctionnements manifestement fondés relevés par les avocats de l’Ufdg.

« Les principaux griefs que nous avons, c'est qu’au niveau de ces CACV (Commissions administratives de centralisation des votes, ndlr), il y a eu des résultats falsifiés qui ont été totalisés. Il y a eu des PV issus des Bureaux de vote qui ont été substitués, qui ont été également centralisés. Au niveau des CACV, il y a eu également des PV de bureaux de vote qui ont été écartés ou annulés. Nous avons tout d’abord demandé premièrement : l’annulation des PV de centralisation des CACV dans un certain nombre de circonscriptions administratives qu’on a citées. Donc, il s’agit de la totalisation qui est faite au niveau des CACV. On ne demande pas l’annulation des votes (…) », ont-ils expliqué. Mais ils n’ont pas été entendus.

Une fois n’est pas coutume. Cette année, des contestations électorales ont été enregistrées même dans la grande démocratie américaine. Le candidat Donald Trump a accusé ses adversaires démocrates d’avoir commis des fraudes autour des votes par correspondance. Même si les actions intentées en justice par le Président sortant pour demander l’arrêt des décomptes des voix ont été rejetées, le recomptage a eu lieu dans certains Etats comme la Géorgie où le score était serré entre les deux candidats. C’est aussi cela la transparence.

Cissé Sindou

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