Activités culturelles en Côte d’Ivoire: Un réveil lourd et douloureux





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La vie culturelle ivoirienne qui s’était éteinte à cause de la pandémie de la Covid 19 a repris peu à peu depuis le 31 juillet, date à laquelle l’état ivoirien a levé les mesures de restrictions imposées.

Avec l’ouverture des salles de spectacles,  des festivals et des institutions culturelles et artistiques publiques et privées, les choses avaient repris mais très lentement. Et la psychose provoquée par les rumeurs de déstabilisation pendant la période de l’élection présidentielle d’octobre dernier a replongé la culture dans le noir.

Les sociétés de production audiovisuelle, les maisons d’édition, les galeries d’art, les musées, les salles de spectacles, les boîtes de nuit, les night-clubs, les clubs privés, les cinémas et autres maquis qui avaient ouvert leurs portes pour le grand bonheur des populations ont dû mettre les choses en veilleuse.

Mais après cette psychose, les activités devaient reprendre car la fin de l’année approche et c’est le moment pour les organisateurs d’événements  et autres opérateurs culturels de bénéficier d’un peu de retombées de leur travail. C’est pourquoi, peu à peu, ils ont commencé à relancer le train.

Cependant, les partenaires et les sponsors ne sont pas prêts à suivre en y injectant de l’argent, à cause de la Covid-19,  à laquelle s’est ajoutée le climat sociopolitique qui n’est pas serein. Outre les acteurs culturels, plusieurs autres secteurs tels que la sonorisation, l’imprimerie, les locations de véhicules, les hôtels, les publicitaires, la sécurité, etc., souffrent de la situation.

Au ministère de la culture et de la francophonie, les choses bougent car la Ministre Goudou Raymonde multiplie les rencontres afin de booster le secteur. Au bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA), les responsables  expliquent également que les choses reprennent tout doucement.

Un tour au palais de la culture d’Abidjan a permis de constater que même si les activités culturelles, cet espace n’est pas encore en ébullition car les organisateurs le "boudent" un peu.

Quelques spectacles sporadiques…

"Les années passées, à l’heure actuelle, il n’y avait pas de place dans le calendrier des spectacles. Mais jusqu’à ce jour, c’est vide parce que les organisateurs visent d’autres espaces", nous a confié un employé qui a requis l’anonymat.

A cette problématique, les opérateurs culturels estiment que le palais de la culture ne leur permet pas de rentabiliser véritablement leur investissement. Ils se tournent donc vers des espaces plus ouverts tels que le site d’Ivoire Golf Club, les jardins de l’Heden Golf Hôtel ou encore le stade de l’université.

"C’est une grande joie pour nous que les activités culturelles reprennent de plus belle. Le week-end dernier déjà, nous avons eu des spectacles grandeur nature de la chantre Dena Mwana qui a fait salle comble. La semaine prochaine, il y a une série de concerts en vue telle que la célébration des 30 ans du Zouglou, le retour de Singuila, Maitre Gim’s, un duel Soum Bill/Mix 1er, et plusieurs autres spectacles. Je suis content car nous avions eu peur mais les choses reprennent. Avec la Covid, nous avons compris qu’il fallait diversifier nos activités, qu’il nous fallait une bonne touche d’organisation et le sens de l’humilité. Cela me permet de donner des conseils aux plus jeunes car le Showbiz, ce n’est pas seulement le bling bling, il faut aussi beaucoup de la sagesse pour être stable. Nous sommes contents et je souhaite que la fin de l’année soit encore plus belle", explique Guy Pacome Somian  (Opérateur culturel et promoteur du salon de la musique d’Abidjan).

Outre les grands événements, dans les communes, l’actualité culture se réveille avec l’organisation des concours de beauté tels que Miss Treichville, mais aussi des fashion week et concerts dans les communes de Treichville, Cocody et Plateau

"Nous faisons 3 ou 4 opérations par an, mais là, nos dates sont forcloses. Nous avons un autre projet que nous voulons forcer pour organiser en ce mois de décembre. Mais là encore, nous sommes en train de suivre nos partenaires qui nous demandent de le reporter", ajoute  Georges Aziz, un autre opérateur culturel.
Solange ARALAMON

 

 

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