L’Association Africaine de l’Eau (AAE) a organisé, du 1er au 5 février 2021 à Assinie, son atelier de revue annuelle 2020 et de planification 2021, en présence du maire de la commune d’Assinie Hyppolite EbagniTchie, du Directeur Exécutif de l’AAE Sylvain Usher et son personnel, ainsi que des Partenaires techniques et financiers.
Une occasion pour les participants, venus du Nigeria, Ouganda, Ghana, Allemagne, Burkina Faso et du Cameroun, de faire le bilan des activités de l’AAE durant l’année 2020 et de programmer les perspectives pour 2021, en prenant en compte les orientations stratégiques de l’association telles qu’énoncées dans le Plan Stratégique 2018-2022.
Le Directeur exécutif de l’AAE, Sylvain Usher a déclaré à cet effet, que les questions d’eau et d’assainissement ont révélé pendant cette pandémie, combien elles étaient un chaînon important du secteur de la santé.
"Depuis 2015, malgré les efforts fournis par les autorités politiques et nous pour améliorer la situation, il reste encore sur le continent environ 320 millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable, et 695 millions de personnes en Afrique subsaharienne qui n’ont pas accès à des services d’assainissement adéquats", a-t-il déclaré. Tout en expliquant qu’environ 350 millions de personnes dont 285 millions de personnes en zone urbaine et 65 millions de personnes en milieu rural, bénéficient de l’impact des actions de l’AAE pour l’alimentation en eau potable. Sans oublier que l’AAE influence la qualité des services de plus de 110 millions de personnes vivant en zone urbaine sur le continent africain.
Il a pour ce faire promis que son organisation d’accompagnera les opérateurs d’eau et d’assainissement dans leur quête de solutions à la crise dans ces deux secteurs au niveau du continent africain. Ce qui passe par les projets et programmes mis en place à cet effet en vue de permettre aux acteurs du secteur d’acquérir des savoir-faire, en vue d’assurer des services d’eau et d’assainissement de qualité, pour une clientèle de plus en plus croissante et exigeante. Il s’agit notamment du projet AfriCap, financé par l’Usaid pour le renforcement des capacités opérationnelles des sociétés d’eau et d’assainissement, du projet SAO-CWIS pour l’implémentation de l’assainissement inclusif à l’échelle des villes avec un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates, du Partenariat des opérateurs d’eau, du projet AfriAlliance pour permettre à l’Afrique de faire face aux défis du changement climatique sous financement de l’Union européenne et de l’Académie africaine de l’eau, un centre d’excellence pour l’amélioration des performances des opérateurs du secteur de l’eau en Afrique.
Une promesse saisie au bond par le maire de la commune d’Assinie Hyppolite EbagniTchie, qui s’est réjoui du processus de la mise en place d’une association des élus locaux pour l’eau et l’assainissement. Il a, par ailleurs, souhaité que les travaux intègrent la problématique de la production en eau potable dans les zones insulaire. A en croire le premier magistrat de cette commune balnéaire, le défi auquel son conseil municipal fait face, vise à satisfaire les populations en matière de sécurité en eau portable notamment celles résident dans les zones insulaires et les presqu’îles.
Les difficultés rencontrées tout au long de l’année 2020, avec notamment la pandémie de la Covid 19 qui n’a pas permis l’organisation en présentiel de plusieurs activités de l’AAE. Une situation qui, selon Sylvain Usher, a contraint l’association de faire appel à son génie intellectuel et son intelligence pour trouver le meilleur moyen de mener ses activités.
Pour le directeur exécutif de l’Aae Sylvain Usher, la crise de la Covid-19, Au regard de ces statistiques, le chemin reste encore à parcourir pour atteindre la cible 6 des Objectifs de Développement Durable (Odd) à l’échéance 2030.
En terme de perspectives, l’AAE entend revoir sa stratégie de mise en œuvre des activités, avec l’identification, l’évaluation et la création de 4 partenaires régionaux de mise en œuvre, dont un au Burkina-Faso pour l’Afrique de l’ouest, un autre au Cameroun pour l’Afrique central, un Afrique du Sud pour l’Afrique australe, et le dernier en Ouganda pour l’Afrique de l’Est. L’association envisage également, de multiplier des activités sur les plateformes en ligne, ainsi que les actions de réseautage, entre autres les réseaux des jeunes professionnels de l’eau et de l’assainissement, les réseaux des maires, des femmes, des professionnels des médias et le plus récent, celui des jeunes étudiants diplômés en eau et assainissement, afin d’atteindre le plus de cibles possibles.
Il est bon de rappeler que l’Association Africaine de l’Eau (AAE) est née en février 1980, de la volonté de quelques dirigeants des sociétés d’eau d’Afrique, de mettre en commun leurs ressources humaines, techniques et financières, afin d’optimiser sur la formation des hommes et des femmes des entreprises du secteur. Elle vise également, à créer une synergie autour de la recherche de solutions, pour l’amélioration de l’accès des populations africaines aux services d’assainissement et à l’eau potable. Elle regroupe les sociétés de production et de distribution d’eau potable, celles qui gèrent les services d’assainissement, ainsi que celles qui régulent les politiques sectorielles dans les pays Africains. L’Association compte aujourd’hui, près de 150 membres répartis dans 45 pays d’Afrique et au-delà de l’Afrique.
Solange ARALAMON