Benjamin Tehe (cadre de la région du Cavally, délégué régional à l'implantation LIDER Allemagne et Autriche Zone 3) , jette un regard sur les élections législatives en Côte d'Ivoire. Dans cet interview, il noircit le bilan d'Alassane Ouattara et du Rhdp.
Depuis quelque temps, les Ivoiriens ont constaté l’absence de tous les responsables des institutions de la république. Quel commentaire ?
Benjamin TEHE : nous avons personnellement une autre approche de cette situation. Monsieur Ouattara gère une transition tout comme son Premier ministre, ainsi que son gouvernement. Les choses peuvent prendre fin à tout moment. Nous ne faisons pas allusion à un coup d'État, mais à l’issue des élections législatives. Dès que l’opposition prendra les choses en main au Parlement, la dictature perdra sa substance vitale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le président du RDR-RHDP n’a pas la sérénité des années antérieures. L’instabilité qui transparaît dans ce flou et ce vide institutionnel est le résultat de la désobéissance civile. Contrairement aux apparences, elle a porté un coup dur à cette dictature. Il faut justement parachever cela à travers un vote sanction contre tous les candidats du RHDP-RDR. L’autre chose à relever dans cette situation est le fait que tous ces présidents d’institutions sont toujours à l’étranger pour des soins médicaux après 10 ans d’émergence et tous les milliards engloutis, selon eux dans le secteur de la santé. Les Ivoiriens sauront à qui confier leur parlement après un tel résultat médiocre tant dans le secteur sanitaire que celui de l’éducation. La liste n’est pas exhaustive. Pendant que le peuple peine à se soigner et à se nourrir, les dirigeants du RDR-RHDP sont toujours dans les hôpitaux en occident dans cette crise de Corona pour une simple fatigue.
La Côte d’Ivoire vient justement de bénéficier d’une aide en dose de vaccin pour soulager la population. Qu’en pensez-vous ?
Benjamin TEHE : nous remercions humblement les donateurs d’avoir inscrit notre pays sur la liste des premiers récipiendaires. Pendant combien de temps nos autorités vont-elles chercher à faire le buzz avec ces vaccins ? Ces vaccins en réalité sont destinés aux pays très pauvres et incapable de faire face à la pandémie. Voilà ce à quoi nous sommes réduits après 10 ans de vuvuzela politique avec une croissance économique virtuelle. C’est honteux, dégoûtant et désolant de nous faire régresser de la sorte. Aucune initiative sanitaire endogène pour résoudre cette crise mondiale. Ce n’est pas les compétences qui manquent à ce pays et vous pouvez en êtes sûr. C’est la mauvaise gouvernance et l’amateurisme légendaire du RDR-RHDP qui bloque toutes les énergies créatrices. Aussi le manque de collaboration sous-régionale des acteurs du secteur est un frein dans l’élaboration d’un plan commun. Personne ne peut vous dire à ce jour qu’est-ce que la solution malgache a eu comme impact sur sa population et comment on peut aider nos parents avec ce breuvage. Toujours en attente des solutions de l’occident. Non content d’avoir tout brader, c’est notre santé qui est dans le plan commun du néocolonialisme. C’est pitoyable !
Que pensez-vous des élections législatives actuelles ?
Benjamin TEHE : en tant que membre d’un parti qui milite pour le régime parlementaire, c’est une grande satisfaction. Depuis la création de LIDER par le professeur Mamadou Koulibaly jusqu’à ce jour, le parti est resté dans sa dynamique de pédagogie. Faire comprendre aux Ivoiriens que la force des grandes démocraties du monde réside dans le régime parlementaire, les débats contradictoires. Les dictatures ont en horreur cette forme de gouvernance, car le pouvoir n’est pas concentré dans la main d’un individu, une région, une ethnie encore moins une religion. Cela donne moins de chance aux putschistes, car le pouvoir selon LIDER ne sera ni à la RTI, ni au Parlement, ni au Plateau ni à Yamoussoukro. Toute tentative de changement de la Constitution ne se ferait pas entre copains et proposée au peuple. Tout viol de la Constitution serait immédiatement improductif, car les règles fixées seront hermétiquement solidifiées par des lois irréfragables et seul le peuple peut y apporter un changement par un referendum. L’engouement autour de ces législatives est une projection vers le changement et le rétablissement de l’ordre constitutionnel, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut que les Ivoiriens se mobilisent pour arracher ce parlement au RDR-RHDP. À LIDER, ce ne sont pas seulement les discours, mais ce sont aussi les actes et il faut le dire pour que les Ivoiriens puissent continuer à faire confiance et à adhérer massivement à notre projet de société. Pour votre gouverne, sachez que le maire d’Azaguié, le professeur Mamadou Koulibaly, n’est pas candidat aux législatives. Cela pour éviter, non seulement, le cumul de poste, mais pour donner ce message fort d’un homme politique exemplaire, sérieux, intègre, rigoureux, honnête, cherchant l’intérêt du peuple et non ses propres intérêts. Dans ces législatives, vous verrez des ministres, des maires dans la course. Quand votre trésorier devient commissaire aux comptes et vice-versa, qui contrôle qui ? Il faut à un moment donné qu’on arrête de donner de mauvais exemples aux jeunes générations et se plaindre du malaise que vit notre société. Rien n’est spontané, tout ce qui nous arrive est le fruit d’un long processus de mal gouvernance depuis les indépendances. Il faut qu’on n’y mette fin une fois pour toutes et ces législatives devraient être un point de départ de ce changement. J’invite donc tous les électeurs de la circonscription électorale d’Azaguié à voter massivement le candidat AKO Adjoro Claude pour définitivement clore le débat du RDR-RHDP dans cette zone. Pareil pour Port-Bouët avec le Dr Kraidi, Djébonoua avec Emma KOFFI, Zuenoula avec BOUE BI Marcelin et enfin DEDA Guy Serge à Affery.
Si vous aviez été candidat, sur quelle thématique porterait votre discours ?
Benjamin TEHE : avec ce que j’ai vu et entendu sur le terrain, mon champs d’action serait porté plutôt vers la réforme des lois sur la protection des familles et de l’enfance, la réforme des lois sur l’éducation et la santé, la réforme de la loi sur les pouvoirs du président de la République, le renforcement des pouvoirs de députés, la réforme des lois sur le financement des partis politiques afin qu’il y ait plus de clarté et un plafonnement. Il faut aussi la réforme de la loi sur le foncier urbain et rural, ainsi qu’une loi interdisant aux ministres, aux maires d’être des législateurs, sans oublier la réforme des lois sur la protection de l’environnement, la réforme des lois sur la circulation monétaire, la lutte contre l’évasion fiscale et le blanchiment des capitaux. Cette liste n’est pas exhaustive. Malheureusement, c’est tout le contraire qui s’est produit sur le terrain. Et en ce qui concerne ma région le Cavally, je dirais aux parents de nous aider à tourner définitivement la page du RHDP-RDR dans cette zone. Il faut sanctionner tous les fils et filles du Cavally qui ont pactisé avec l’oppresseur pour nous plonger dans la désolation et la misère. Le salut du Cavally est dans l’opposition, raison pour laquelle il faut rester sur les lieux de vote jusqu’au dépouillement et à la proclamation des résultats. Personne ne doit nous voler notre victoire. Il ne faut pas céder à l’intimidation, à la peur encore moins à la corruption. C’est l’avenir du Cavally et du Guemon qui se joue le 6 mars. Il faut vraiment lutter pour retrouver notre dignité. Nos candidats sont Gnonkonte Gnessoa Desire, OULAYE Hubert, GUIRIEOULOU Kohou Emile, ZION Kah Denis. Mon soutien va également à tous mes camarades de parti LIDER en lice.
Votre mot de fin ?
Je pense en ce moment à tous ceux qui sont en prison pour des raisons politiques et surtout qui ont lutté contre ce troisième mandat illégal de Ouattara. J’ai encore des larmes pour tous ces Ivoiriens tombés pour la restauration de la démocratie et dont la mort ne doit pas rester vaine. Je pense à Pulchérie GBALET et tous ces compagnons, à Koua Justin et tous ces anonymes qu’on ne cite jamais, mais qui croupissent dans ces geôles du RDR. Fasse Dieu qu’ils recouvrent la liberté. J’exhorte tous les candidats de l’opposition et les indépendants à tout mettre en œuvre pour sécuriser leurs votes et leurs zones sur tous les plans. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
GZ avec sercom