La Côte d’Ivoire surprend vraiment le monde





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«Nous avons confiance et la Côte d’Ivoire surprendra l’Afrique et le monde ». Ces propos sont du chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Il les a tenus en novembre 2011, quelques mois après sa prise du pouvoir consécutive à une crise post-électorale sanglante ayant fait 3000 morts, selon les chiffres officiels non vérifiés.

Des chiffres qui pourraient être plus importants si des recherches approfondies étaient engagées. M. Ouattara était face à la communauté ivoirienne vivant au Benelux (Belgique, au Pays-Bas et Luxembourg), lorsqu’il s’est quasiment autocélébré et tressé des lauriers à sa gouvernance en ajoutant que « ça va mieux dans le pays ». 

Sept ans après cette déclaration présidentielle, le pays va-t-il mieux ? La Côte d’Ivoire a-t-elle surpris l’Afrique et le monde ? Sur le plan macro-économique, avec une croissance en moyenne de 8%, on peut supposer que les choses vont bien. Mais au plan micro, cette croissance n’est pas ressentie dans la vie quotidienne des populations qui continuent de broyer du noir. Le taux de pauvreté avoisinant les 50%. Le chômage sévit durement, le système de santé est en désuétude, tout comme l’école. La réconciliation nationale est un échec patent, les Ivoiriens se regardent en chiens de faïence, la justice n’inspire pas confiance aux justiciables, la sécurité suscite de grosses inquiétudes avec le phénomène des enfants « microbes » et les armes qui circulent en toute impunité dans le pays etc.

Au plan politique, le désagréable a atteint son paroxysme à travers les récentes injures immorales que la députée Rdr, Mariam Traoré, a proférées à l’encontre de la présidente des femmes du Pdci (UFpdci urbaine), Sita Coulibaly, via une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Cet épisode s’inscrit dans la veine de la «guerre» que se font les anciens alliés, Bédié et Ouattara, dans la perspective de 2020. Les protagonistes se lancent toutes sortes de coups. Sans éthique ni retenue. Autre affrontement : Soro et Ouattara. L’ex-chef rebelle et le bénéficiaire politique de la rébellion armée (2002-2011) sont à couteaux tirés. Les partisans du premier sont les victimes collatérales de la bagarre. La justice semble avoir choisi son camp au grand dam des populations ivoiriennes qui observent inquiètes l’affrontement. Va-t-on en 2020 vers un remake de 2010 ? Tous les indices inclinent à le croire.

La Côte d’Ivoire surprend l’Afrique et le monde par le désastre qui lui colle à la peau. Le pays est au bord du précipice et aucune bouée de sauvetage ne pointe à l’horizon. La surprise qu’elle offre au monde est celle d’un pays sorti exsangue d’une crise sanglante pour  s’acheminer vers une nouvelle crise du même genre. 

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