Un Guide de bonnes pratiques de traçabilité du secteur anacarde visant à améliorer l'accès des PME au marché de la transformation des noix de cajou en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial d’anacarde, a été lancé ce mardi 12 février 2019, dans les locaux de la Banque mondiale (BM) à Abidjan.
Le document a été élaboré par la Société financière internationale (SFI), une branche de la Banque mondiale, en partenariat avec l’Etat de Côte d'Ivoire, le Gouvernement du Canada et le Conseil Coton-Anacarde CCA), structure chargée de réguler la filière. Il a pour objectif d’accompagner le Conseil Coton-Anacarde à former des transformateurs de noix de cajou à la traçabilité des produits afin d’améliorer l'accès au marché des PME au niveau du secteur de la transformation des noix de cajou en Côte d'Ivoire.
"Cet outil a pour but de renforcer les capacités des transformateurs de noix de cajou afin de mettre en place un système de management de la qualité en conformité avec les exigences réglementaires et commerciales du marché international. Il répond à des exigences claires du marché international. Si la Côte d'Ivoire veut exporter des produits à très haute valeur ajoutée, elle doit répondre à des exigences de qualité et de salubrité des marchés internationaux tels que ceux de l’Union européenne ou de l’Amérique du Nord", a déclaré David Ivanovic, spécialiste en agro-business à la SFI.
C’est donc un outil de la stratégie d’accompagnement du Conseil coton-anacarde pour répondre aux besoins des entreprises qui transforment la noix de cajou qui permettra de gérer l’information au sein d’une usine, la qualité ainsi que tout ce qui rentre et sort en termes de produits. Ce qui aura pour avantage de rendre la Côte d’Ivoire compétitive dans le secteur de la transformation de l’anacarde, face aux exportateurs de noix de cajou brut qui, eux, ont accès à du capital moins cher qui vient de l’Inde ou du Vietnam
La SFI, appuyée par le Canada a mis en œuvre le programme "Investment Climate Agribusiness" dont le but est d’accompagner le gouvernement ivoirien dans la mise aux normes et standards des produits transformés d’anacarde et de faciliter l’accès au financement pour les acteurs de la filière.
Selon l’ambassadeur du Canada en Côte d'Ivoire, Julie Shouldice, le lancement du Guide de bonnes pratiques de traçabilité fait partie d’un projet multi-pays de $10 millions de dollars (5,8 milliards de Fcfa) financé par le Canada et qui vise à améliorer l'accès aux marchés pour les petits et moyens agriculteurs au Kenya, au Ghana, au Liberia, en Sierra Léone, en Ethiopie, en Guinée-Bissau, au Burkina Faso, au Cameroun ainsi qu' en Côte d'Ivoire
Ce projet s’inscrit par ailleurs dans la Politique d’aide internationale féministe, lancée en 2017 par le Canada avec une priorité vers la croissance inclusive, et fait partie d’un financement panafricain. En Côte d'Ivoire, il devrait permettre d'accroître l'investissement privé et créer des emplois.
Il est bon de noter que la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de noix de cajou, avec une production de plus de 760.000 tonnes en 2018. Cependant, près de 90 % des noix sont exportées sans aucune valeur ajoutée vers des pays comme l'Inde et le Vietnam.
Solange ARALAMON