Prendre le temps de relire des articles écrits quelques mois ou quelques années plus tôt est un exercice utile et intéressant pour mieux éclairer le présent et analyser a posteriori la pertinence de nos propos. À ce sujet, je sais que notre club compte dans ses rangs de nombreux actionnaires qui conservent précieusement les anciens numéros de leur Bible, certains depuis la 1ère parution, et prennent comme nous, du plaisir à les parcourir régulièrement, pour se remémorer certains moments forts, mais aussi pour analyser le chemin parcouru au fil des trois dernières décennies.
Il y a quelques mois, dans cette même rubrique, nous avions publié un édito intitulé : « Le soulagement » (Magazine Mimosas N° 1511 du 04/02/2021) pour exprimer notre sentiment après la mise en place du Comité de Normalisation de la Fédération Ivoirienne de Football (CONOR – FIF). Cet article avait fait son bout de chemin et suscité de nombreuses réactions, notamment sa conclusion :
« Les dirigeants de l’ASEC Mimosas leur ont signifié qu’ils étaient à leur disposition pour les aider à mener à bien leur lourde et essentielle mission. À ce sujet, Me Roger OUÉGNIN, en fin connaisseur des arcanes du football national et fort de ses 31 années d’expérience dans la gestion du club jaune et noir, a insisté sur les difficultés de la tâche et donc sur le temps nécessaire pour régler définitivement les problèmes de fond et tout remettre à plat.
Voilà la vraie priorité et il ne faut pas se tromper d’objectifs quand certains insistent avant tout sur le respect de la durée du mandat fixée par la FIFA alors qu’eux-mêmes ont fait si peu avancer les choses au cours de leurs mandats successifs. Le temps importe peu. Qu’ils le prennent, leur a conseillé le Président du Conseil d’Administration, privilégiant la qualité du travail à la vitesse pour le réaliser.
L’essentiel étant qu’à la fin de la mission du Comité de normalisation de la FIF, le football ivoirien soit prêt à affronter les défis de l’avenir avec des textes et des règlements clairs.
Il y a peu de chances que cela soit possible à réaliser dans un délai de 11 mois. Mais quelle importance, s’ils réussissent à accomplir leur mission et que, dans le même temps, les acteurs du football ivoirien peuvent jouer, entraîner, supporter, arbitrer, soigner, commenter, diffuser ou encore diriger ? »
Près de 7 mois plus tard, nous avons suivi avec attention l’intervention de la Présidente du CONOR – FIF, Mme Maryam DAO GABALA lors de son passage sur la 3e chaîne de télévision nationale le lundi 20 septembre 2021. Nous avons été « bluffés » par sa maîtrise des dossiers, le calme de ses réponses et leur cohérence. Qualifiée de novice et sans connaissance des rouages du football par certains au début de son mandat, elle et son équipe ont vite appris et se sont très rapidement mises au niveau de la tâche qui leur incombait. Sans passion, mais avec détermination, elle a répondu à toutes les questions, en mêlant pédagogie, fermeté et en écartant tout esprit de polémique que les journalistes, présents sur le plateau, voulaient créer. Ce fut un réel plaisir ! De la compétence, de l’écoute, aucun parti-pris et du travail. De quoi d’autre a-t-on besoin à la tête d’une telle institution ?
Un téléspectateur a interpellé la Présidente du CONOR-FIF pour lui indiquer que ce qui intéresse les Ivoiriens, c’est de connaître la date des élections pour enfin avoir un Président de la FIF. Qui cela intéresse-t-il vraiment ? En tant qu’acteur du football, notre vraie priorité est bien de savoir à quelle date nos joueurs pourront disputer des matchs de compétitions. N’est-ce pas le cœur de notre activité ?
Loin de nous l’idée que l’organisation des élections du Président de la FIF n’est pas importante et nous avons pris acte du fait qu’elles auront lieu au plus tard le 20 décembre 2021. Et c’est tant mieux. Nous apprécions, tout en espérant que le futur Président saura s’inspirer de certaines méthodes de l’actuel CONOR FIF, notamment en termes de transparence, de communication et d’inclusion de tous les membres actifs dans la prise de décisions stratégiques pour l’avenir du football ivoirien.
Benoît YOU