Dialogue et prison





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« Dialogue politique et prison ». Voici  deux expressions antinomiques dans l’entendement général qui marchent désormais côte à côte dans la gouvernance de Ouattara. Depuis sa prise du pouvoir  un certain 11 avril 2011, ces deux vocables ont pignon sur rue dans le marigot politique ivoirien. Cela est d’autant plus vrai qu’au moment où son Premier ministre discute avec les différents acteurs de la scène politique ivoirienne, le Procureur de la République brandit un rapport d’enquête donnant des précisions sur les éventuelles poursuites contre les leaders politiques soupçonnés par le régime d’être les instigateurs de la désobéissance civile décrétée par l’opposition en 2020 pour dénoncer le 3e mandat du président sortant. Parmi ces leaders, l’ancien président de la République, Henri Konan Bédié, président du PDCI, Pascal Affi N’guessan, président du FPI, Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif du parti sexagénaire, Mabri Toikeusse, président de l’UDPCI et bien d’autres cadres de l’opposition. Cette annonce en valait-elle la peine pendant que les discussions se déroulent entre le gouvernement et son opposition ? Pour certains analystes politiques, c’est une grosse erreur de la part du régime que l’on se permettre d’interpréter comme une stratégie d’intimidation visant à empêcher les participants au Dialogue à toucher les vrais problèmes qui assaillent la société ivoirienne. Cela est d’autant plus vrai qu’au sortir dudit dialogue le vendredi 4 mars dernier, des participants et non des moindres, se sont réjouit des discussions en  parlant même d’avancées notables alors qu’il n’y a rien de nouveau au niveau des points débattus. Ces points ayant déjà fait l’objet de propositions par la CDVR à l’époque et par la CONARIV.   La Côte d’Ivoire est devenue un pays où la contradiction est à jamais frappée du sceau de l’interdiction. Et gare au « récalcitrant » qui se fait épingler. Un pays où n’ont droit à la liberté que ceux qui partagent les visions politiques du parti au pouvoir. Un pays où ne peuvent avoir droit à cette liberté que ceux qui partagent les joies et les peines de ceux qui gouvernent. Quand ils rient, tout le monde doit rire. Quand ils dansent tout le monde doit danser. Quel contraste démocratique !  

GOBSON ZAGO                    

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