Guerre ouverte à l'indépendant





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A l'approche des élections en Côte d'Ivoire, une question énigmatique trotte à tout temps dans les esprits des présidents des partis politiques. Comment circonscrire la question des candidats indépendants ? Aux précédentes élections dans le pays, face au nombre surprenant de ce type de candidats dans son parti, le président Alassane Ouattara avait dans un discours, redevenu viral sur les réseaux sociaux, trouvé en ces candidatures l'expression d'une vitalité de la démocratie ivoirienne.  Les candidats indépendants avaient alors vu leur nombre croissant pendant les élections locales d'il y a 5 ans. Au décompte final, beaucoup d'entre eux avaient réussi à écraser les candidats officiels. Comme pour dire, le choix fait par le parti dans leur zone posait en réalité problème à la base politique.  Vite, ils ont dans leur quasi-totalité fait allégeance à leur parti politique, le RHDP, auquel chaque candidat indépendant a reversé sa victoire. Accueilli d'ailleurs les bras ouverts et à coup de renfort médiatique.  Objectif guidant cette tolérance, se tailler une bonne majorité aux municipales, régionales tout comme au parlement. Pas question de laisser l'opposition leur faire un clin d'œil favorable pour voir son rang grandi et bloquer la bonne gestion du pouvoir.  Pour les élections 2023, les données ont changé. Le ton est devenu plus ferme et corsé au RHDP.  La chasse contre la candidature indépendante est lancée par les dirigeants. Le secrétaire Exécutif Cissé Ibrahim Bacongo n'a pas porté de gangs pour lancer de fermes menaces. Tout candidat indépendant sera désormais des plus sanctionné. Sa victoire sera même  refusée par le parti. Même s'il lui venait l'idée de remettre cette victoire au parti. Plus donc désormais d'allégeance au parti après cette indiscipline politique.

Un homme averti, en vaut mille. Dirait-on.

Et pourtant, les candidatures indépendantes ne naissent pas d'elles-mêmes. Étant souvent le fruit des conflits de leaderships internes mal résolues par le parti depuis de longues dates dans les régions. Mais surtout dû aux choix souvent faits sans tenir compte de la volonté de la base. Si des candidats indépendants gagnent, cela dénote du fait que le choix du parti n'était pas le meilleur. Et là, réside la question fondamentale.  Au-delà de la politique du bon choix à initier pour mettre fin aux candidatures indépendantes, la question de la majorité régionale, municipale et parlementaire demeure. Les candidats indépendants victorieux sont désormais les mal venus au RHDP. Au nom de la discipline du parti.  Que fera-t-on de ceux qui auront gagné les élections ? On les laisse rejoindre le rang de l'opposition ? Qui se taillera à partir d'eux, une majorité gênante dans la bonne gouvernance du pouvoir d'Etat.  Sans menaces, sans colère, la question des candidats indépendants doit être réglée avec le plus grand sérieux politique.  A moins que le parti réussisse à étouffer dans l'œuf toute velléité de candidatures de cette nature avant le vote. Et engager sa base électorale au forceps, à suivre ce mot d'ordre sans en redire un mot. Équation pas évidente.

Sam Wakouboué

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