La fantastique Coupe d’Afrique des Nations 2023 que nous avons la chance de vivre sur le sol ivoirien avec ses beaux stades, ses matchs à rebondissements et le formidable parcours des Eléphants illustre parfaitement ce titre, même si la meilleure des préparations n’est pas un gage absolu de succès. Son pendant est par contre implacable : sans bonne préparation, aucune chance de réussite.
Les ivoiriens vivent depuis plusieurs années dans la préparation de cette compétition continentale, voyant surgir de terre aux 4 coins du pays des enceintes sportives modernes et subissant, bon gré, mal gré, les travaux d’aménagement de nouvelles voies d’accès et de circulation. Tout ne s’est pas fait en un jour ni une année et l’on peut dire, a posteriori, que tout a été assez bien planifié même si les derniers mois ont dû être particulièrement éprouvants pour tous les acteurs face à l’approche de la date butoir. Il en est ainsi de tous les grands évènements et la Côte d’Ivoire n’a pas échappé à cette règle. Mais, au final, l’on peut dire qu’elle s’en est plutôt très bien sortie. Ce qui doit être une source de fierté pour toute la nation ivoirienne.
Même s’il n’est pas encore l’heure du bilan puisque le dernier match, sûrement le plus important, n’est pas encore disputé, il est toujours intéressant de relire ce que l’on a écrit quelques semaines auparavant afin d’en voir la pertinence a posteriori. Ainsi, dans notre édito du 10 Janvier 2024, 3 jours avant le match d’ouverture de la compétition, nous avions écrit :
« Plusieurs éléments entreront en jeu pour déterminer si la Côte d’Ivoire aura « réussi » son challenge. Il y a les défis logistiques (transport, hébergement, télécommunications …), techniques (qualités des pelouses …) mais aussi et surtout, ce qui est très particulier au sport de haut niveau, les résultats sportifs de l’équipe nationale ivoirienne. Cette CAN peut-elle être un succès pour la Côte d’Ivoire sans bons résultats de nos Eléphants ? Il s’agit bien de 2 aspects totalement différents mais le sport a ceci de magique et de tragique de tout lier au résultat, pourtant aléatoire, d’un match.
Ainsi, les bonnes performances de l’équipe hôte d’un tournoi agissent sur l’ensemble de l’organisation, en créant une liesse populaire qui peut animer tout un pays. A l’inverse, une contre-performance éteint inexorablement cet élan, à l’exemple de la Tunisie en 1994, éliminée dès le premier tour de « sa » compétition, ce qui entraîna automatiquement le désintérêt de la population pour la suite de la compétition.
Ainsi va le sport ! Souhaitons bonne chance à toute la Côte d’Ivoire pour atteindre le premier objectif organisationnel et ayons confiance en nos pachydermes pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans la lutte pour ce graal ».
Maintenant que l’on connaît le parcours chaotique mais heureux des Eléphants pour arriver en finale, il est certain que nous aurions vécu une toute autre CAN, à tous les niveaux, si le Maroc n’avait pas battu la Zambie lors du dernier match de poule. Aujourd’hui tout est beau ! En cas d’élimination, il ne fait guère de doute que les regards de tous auraient été bien différents, plus portés sur les couacs inévitables que sur les réussites.
Tout se prépare également sur le terrain et tous les joueurs composant cette équipe ne sortent pas du néant même si le parcours de certains sont plus connus que d’autres. Tous ont été formés, entraînés pendant de longues années en Côte d’Ivoire et ailleurs, par des éducateurs passionnés et attentionnés, pour leur permettre d’atteindre le niveau qui est le leur aujourd’hui. Ce long travail de l’ombre est indispensable à toute réussite.
Ainsi, lorsque DIAKITÉ Oumar marquait son but décisif au terme des prolongations du ¼ de finale contre le Mali, ses successeurs, élèves à l’Académie MimoSifcom, étaient en plein stage au Ghana et en Guinée pour se préparer à devenir des footballeurs professionnels et, un jour peut-être, le remplacer ou jouer à ses côtés avec la sélection nationale. Ainsi va la vie. Et ce travail d’éducation est le seul qui vaille pour espérer des lendemains meilleurs et ce, dans tous les domaines d’activité.
De même, alors que personne ne parle d’eux, tous éblouis par les lumières de la CAN, nos Mimos se préparent en silence, travaillent d’arrache-pied pour être prêts le jour de la reprise des compétitions de clubs. Ils seront prêts, soyez-en certains, et ils compteront sur votre soutien très bientôt.
Dans l’attente de l’apothéose, souhaitons encore une fois le meilleur à nos Eléphants qui semblent devenus, tout à coup et à la surprise de tous, indestructibles. Il faudra encore le démontrer une dernière fois ce dimanche. Pour la joie de tous les ivoiriens et de tous leurs nombreux supporters à travers le monde.
Benoît YOU