Maître René Bourgoin remettant au vice-président le rapport d’activité 2023 de la HACA
Le vice-président de la République, Koné Meyliet Tiémoko, a reçu, jeudi 25 juillet 2024, au Palais présidentiel, le rapport d’activité de l’année 2023 de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), un « outil important » permettant au gouvernement d’apprécier les défis et les avancées dans ce secteur. Il a reçu ce rapport des mains de son président, Maître René Bourgoin.
À cette occasion, le vice-président a souligné la complexité de la mission de la HACA face au développement des nouveaux moyens de communication, notamment les réseaux sociaux, les plateformes numériques et l’intelligence artificielle. Il a salué, au nom du président de la République, Alassane Ouattara, le travail accompli par l'institution.
Tout en exprimant sa satisfaction pour les mesures prises lors des récentes élections municipales, régionales et sénatoriales qui ont, selon lui, permis à tous les candidats d’avoir un accès équitable aux antennes des différents services de médias audiovisuels ainsi qu’aux médias de service public, le vice-président a invité le régulateur à être proactif dans la lutte contre le fléau des « fake news » en prévision des échéances électorales à venir.
« Toutefois, au titre des perspectives à court terme, comme vous le savez, l’année 2025 comporte un agenda électoral majeur. Je vous invite donc à être proactifs dans la lutte contre le fléau des « fake news », notamment en faisant évoluer la charte des réseaux sociaux vers un projet de loi. En effet, s’agissant d’un phénomène de société qui prend de l’ampleur, il importe d’associer le législateur à ce débat national », a-t-il déclaré.
Dans un environnement où les communicants, surtout non professionnels, ont tendance à rechercher toujours plus d’espaces d’expression, parfois au risque de franchir les limites légales que leur confère le principe constitutionnel de la liberté d’expression, le vice-président a souligné qu'il revient au régulateur, doté de toutes les prérogatives de puissance publique, de faire preuve de créativité et d’anticipation dans ses initiatives de riposte. Cela permettra d’aligner les pratiques sur les valeurs fondamentales de la société et la législation qui les régit, tout en protégeant les institutions, les agents économiques et les citoyens, a-t-il précisé.
Avec la création de nouveaux outils tels que l’intelligence artificielle générative, qui s’affirme de plus en plus dans divers domaines, dont la communication audiovisuelle, le vice-président a exhorté la HACA à encadrer son usage en définissant des règles d’utilisation transparentes et responsables dans le domaine de la production et de la diffusion des contenus audiovisuels. L'objectif est de protéger les populations contre la manipulation, la diffusion de fausses informations, les images et discours de haine ou de violence.
Dans le même esprit, il a salué la tenue de la conférence internationale organisée en avril dernier en Côte d'Ivoire, réunissant pour la première fois les Réseaux des Instances Africaines et Francophones de Régulation des Médias, ainsi que les grandes plateformes numériques comme Google, Twitter, Meta et TikTok. Cet événement marquant dans l’histoire de la régulation du secteur laisse espérer, selon lui, une meilleure préservation des intérêts des citoyens et des valeurs de nos sociétés.
Quant aux recommandations formulées par le régulateur, Koné Tiémoko Meyliet a assuré qu’elles seront transmises au président de la République, qui appréciera les progrès attendus dans la mise en œuvre de sa volonté de renforcer la liberté d’expression, de développer le secteur de la communication et de garantir l’indépendance de l’institution de régulation, afin de donner des orientations dans ce sens.
Avant cette rencontre, le président de la HACA, René Bourgoin, a fait savoir que les activités de régulation pour l’année 2023 ont essentiellement porté sur les décisions et communiqués du collège des membres de la HACA, les saisines et auto-saisines, le contrôle du pluralisme de l’information et du pluralisme politique dans les médias audiovisuels de service public et ceux du secteur privé.
La gestion de la couverture médiatique des élections des conseillers régionaux, des conseillers municipaux et des sénateurs des 2 septembre, 16 septembre et 2 décembre 2023, ainsi que la gestion des bandes de fréquences de la radiodiffusion sonore et télévisuelle et les défis liés à la régulation des réseaux sociaux ont également été au programme de la régulation.
Selon lui, le collège a prononcé 34 sanctions pour l’année écoulée, contre 12 en 2022.
Lambert Kouamé