Le parti de Gbagbo ne comprend pas le procès contre son vice-président, Damana Pickass (photo)
Le Parti des peuples africains–Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo s’insurge contre la poursuite judiciaire engagée contre son 2e vice-président du Conseil stratégique et politique (CSP), Damana Adia Pickass.
Face à la presse, mardi 5 novembre 2024, le professeur Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, a lu une déclaration issue d’une réunion d’urgence tenue le lundi 4 novembre 2024 par le CSP, afin d'examiner la question de cette poursuite judiciaire contre Damana Pickass.
Pour le Conseil stratégique et politique, ce procès intenté contre son 2e vice-président « constitue une nouvelle et grossière provocation », qui s’inscrit dans la logique bien connue du régime visant à museler l’opposition politique et, plus particulièrement, dans un plan de neutralisation des principaux collaborateurs du Président Laurent Gbagbo.
Damana Adia Pickass a été convoqué à comparaître les 6, 7, 13 et 14 novembre 2024 devant le Tribunal de 1ère instance d’Abidjan, en matière correctionnelle, dans le cadre de l’affaire dite de l’attaque du camp militaire d’Anyama, survenue en 2020.
Les chefs d’accusation retenus contre lui incluent, entre autres, l’atteinte à la défense nationale, l’atteinte à la sûreté de l’État, l’association de malfaiteurs, les assassinats, le mercenariat et la détention illégale d’armes à feu, rappelle le PPA-CI.
Un procès qui ne semble pas du goût du parti, lequel fait observer qu’après plus d’un an et demi d’instruction, « le dossier s’est révélé totalement vide ». Pour le PPA-CI, cette procédure judiciaire serait également une manœuvre visant à détourner l’attention de l’opinion publique des revendications légitimes de l’opposition en général, et du PPA-CI en particulier. Ces revendications incluent, entre autres, la réinscription du nom du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) et l’audit de la liste électorale.
« C’est pourquoi le PPA-CI, tout en dénonçant ces manœuvres politiciennes autocratiques, qui, malheureusement, tendent à jeter le discrédit sur l’administration judiciaire dans notre pays, met le pouvoir RHDP en garde contre toute velléité d’arrestation arbitraire de ses cadres », martèle le parti de Laurent Gbagbo, tout en appelant « dès aujourd’hui » ses militants et sympathisants, ainsi que toutes ses structures de base, à « rester mobilisés et déterminés pour les mots d’ordre » de la direction du parti, qui suit avec la plus grande attention l’évolution de cette affaire.
Ce procès pénal fait suite à une procédure judiciaire déclenchée contre Damana Adia Pickass après sa convocation par la Cellule spéciale d’enquêtes et de lutte contre le terrorisme, où il a été mis en examen le 24 février 2023 par le juge d’instruction.
Lambert KOUAME