Obsèques du Premier ministre : Gon réussit son dernier pari avant de partir





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Les obsèques du Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly ont été l'occasion pour les différents peuples vivant en Côte d’Ivoire de démontrer qu'ils peuvent s’entendre sur l’essentiel qu’est l’unité.

En effet, les funérailles du petit-fils du vieux Péléfonron Gbon Coulibaly ont vite pris l'allure d'un événement culturel où seuls l’unité, la solidarité et la fraternité ont prévalu.

L’élan de solidarité

Depuis l’annonce de son décès le 8 juillet jusqu’à son inhumation le vendredi 17 juillet, les Ivoiriens, comme un seul homme, se sont mobilisés pour rendre un hommage à un digne serviteur de l’Etat.

Hommes, femmes, vieux et jeunes ont mis de côté, le temps de funérailles, leurs différences et leurs différends pour apporter leur réconfort et exprimer leur solidarité à la famille Gon Coulibaly.

Depuis Abidjan jusqu’à Korhogo, les délégations se sont succédées pour rendre cet hommage mérité au petit-fils du patriarche, Péléforo Gbon Coulibaly, ancien collaborateur du président Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne.

Après les honneurs rendus par la nation et son parti, le RHDP, les Ivoiriens se sont déportés à Korhogo, sa ville natale.

Ainsi, les deux districts autonomes que sont Abidjan et Yamoussoukro et les 31 régions ont honoré de leur présence ces obsèques et ont apporté leurs contributions.

Les alliances interethniques, socle de l'unité entre les peuples

Aux obsèques du Premier ministre, les alliances interethniques ont pris tout leur sens, donnant au-delà du deuil, une valeur culturelle à la cérémonie. Hormis l’incident du mercredi 15 juillet où un koyaka (allié) qui, tentant de bloquer le corps d’Amadou Gon Coulibaly, a été violenté, les alliances interethniques se sont mêlées de la partie.

Ces alliances ont apporté une autre couleur aux obsèques. Ainsi, les alliés des Sénoufos, notamment, les Koyaka, les Yacouba et les Gouro, estimant que le défunt est leur fils, ont demandé que le corps soit enterré dans leur localité. Une demande esquivée avec sagesse par les Senoufos qui s’y attendaient.

L’on se souvient même que les Gouro avaient annoncé un don de 100 millions FCFA. Ce qui a provoqué une surprise de l’assistance. En réalité, il s’agissait de 100 mille FCFA. Là, l’interlocuteur a fait jouer l’alliance. 

La reine-mère Nanan Akoua Boni qui a fait le déplacement de Korhogo a même fait savoir qu’un pacte a été signé entre les Baoulé et les Sénoufo à travers les patriarches Félix Houphouët-Boigny et Péléforo Gbon Coulibaly.

Outre la présence de la reine-mère, le tam-tam parleur de l’Indénié Djuablin a fait son apparition, chose rare, car sacré.

Les obsèques du Premier ministre ont été une occasion pour les Ivoiriens de montrer leur solidarité, leur convivialité, leur fraternité.

Amadou Gon Coulibaly, même décédé, a réussi à fédérer tout un peuple autour d’un idéal. Celui de l’unité, de la solidarité et de la fraternité. On peut le dire donc, sans risque de se tromper, Amadou Gon a gagné son dernier pari avant de quitter définitivement la terre des hommes.

Lambert KOUAME

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