La Fédération ivoirienne de football (FIF) a décidé de suspendre le processus de désignation de son prochain président jusqu’à la tenue d’une assemblée générale extraordinaire, prévue le 29 août 2020. La FIF indique que la Commission électorale chargée d’étudier les dossiers des candidats a manqué à plusieurs devoirs. Depuis 72 heures, des membres de l’entourage de l’ex-superstar Didier Drogba assuraient que ce dernier avait vu sa candidature validée.
En 1999 sortait le film culte Fight Club avec la superstar Brad Pitt et dont les trois mots clés étaient « chaos », « confusion », « savon ». Vingt ans plus tard, « FIF Club » pourrait être la suite avec Didier Drogba comme personnage charismatique et les thèmes « chaos », « confusion » et « élections ».
En effet, ce 12 août 2020, la crise à la Fédération ivoirienne de football (FIF), qui dure depuis trois ans, a connu un énième rebondissement. L’élection de son nouveau président, qui avait (enfin) été programmée, n’aura vraisemblablement pas lieu le 5 septembre 2020. Le Comité d’urgence de la FIF vient de décréter « la suspension du processus électoral » et la « convocation d’une Assemblée Générale […] extraordinaire […] le samedi 29 août 2020 à Abidjan », indique un communiqué rédigé le 11 août.
« Graves manquements dans la conduite du processus électoral »
Le Comité d’urgence, qui réunit les personnalités les plus importantes de la Fédération (dont le patron sortant Sidy Diallo), estime en effet que « la Commission électorale », mise en place pour l’occasion et présidée par l’ancien ministre des Sports René Diby, « a violé le Code électoral de la FIF et le mandat qui lui a été donné par l’Assemblée Générale ». « Le processus électoral en cours n’inspire plus confiance », assure-t-on du côté de la FIF.
La raison ? Il y aurait eu un profond désaccord entre les membres de ladite commission concernant les candidatures d'au moins un des postulants. D’après nos informations, les dossiers de Sory Diabaté et d’Idriss Diallo auraient passé le test de conformité sans encombres et celui de Paul Koffi Kouakou aurait été rejeté. En revanche, les discussions au sujet de celui de Didier Drogba auraient été plus tendues.
Du côté de la FIF, on assure qu’un « rapport du Secrétaire de la Commission électorale, fait ressortir de graves manquements dans la conduite du processus électoral par ladite commission ». Le secrétaire en question aurait ainsi refusé de signer le dernier procès-verbal de délibération.
Un ancien ministre des Sports mis en cause
Dans son communiqué, la FIF critique frontalement la gestion de René Diby : « Le Président de la Commission électorale a indiqué "avoir agi en toute naïveté, pour préserver la cohésion sociale, en cette période sensible". Il a ajouté, avoir trouvé, avec les "éminents juristes, membres de la Commission, une solution ad ’hoc". »
Plusieurs médias ivoiriens ont fait état de pressions sur René Diby pour que les quatre candidatures à la présidence de la FIF soient validées. Au grand dam de quatre personnes de son équipe qui se seraient opposées à cette décision. Ceux-ci auraient déclaré « ne pas se reconnaître dans la décision que [René Diby] et certains membres de la commission ont adoptée le dimanche 09 août 2020 ».
Le clan Drogba criait déjà victoire
Depuis 72 heures, plusieurs proches de Didier Drogba assuraient pourtant que ses parrainages avaient été validés par la commission électorale de manière officielle, à l’instar de son directeur de campagne Eugène Diomandé et de l’ex-gardien de but Copa Barry. Le joueur, lui, s’est montré discret ces derniers jours, même s’il avait fait une démonstration de force lors du dépôt de sa candidature. L’ex-attaquant de Marseille (France) et Chelsea (Angleterre) s’était présenté au siège de la FIF, accompagné de centaines de partisans…
Le climat de tension au sein du football ivoirien risque bel et bien de monter d’un cran. Au point que la Confédération africaine de football et la Fédération internationale de football mettent de l’ordre dans les affaires ivoiriennes ? D’après nos informations, avant ce nouveau rebondissement, il n’était pas du tout question d’une suite de « FIF Club » sous forme de « chaos », « confusion », « normalisation »…
Source : rfi.fr