Kouamé Bohoussou Catherine, en compagnie du Président Félix Houphouët-Boigny
Dame Catherine Kouamé Bohoussou a été la cuisinière particulière du Président Félix Houphouët-Boigny. Au service de celui-ci durant plusieurs décennies, elle a convaincu le " Vieux " par la qualité de ses mets locaux. Aujourd'hui, elle vit retirée de la capitale politique Yamoussoukro. Entre nostalgie, doute et espoir de rencontrer le président de la République et le nouveau président du Pdci-Rda, Tidjane Thiam, elle s’est confiée dans un entretien.
Être cuisinière d'un président de la République, ça doit être une grande responsabilité…
En effet! Avoir la charge de nourrir une personnalité de l'envergure du Président Félix Houphouët-Boigny est une grosse responsabilité. C'est comme si tu tenais quelque peu sa vie en main. J'ai toujours considéré le Président Houphouët comme un père et je le servais comme tel.
Comment êtes-vous arrivé à ce poste ?
En toute humilité, je voudrais rendre hommage à la soeur aînée du Président, Mamie Faitaih. C'est elle qui a eu confiance en moi et a voulu que je m'occupe de la nourriture de son frère. J'ai été investie d'une telle confiance que je ne pouvais la trahir. Il faut souligner que c'est à 3 ans que ma grand-mère m'a confiée à Mamie Faitaih. Et elle, à son tour, a voulu que je m'occupe de son frère.
Dites-nous quels sont les plats préférés du Président Houphouët-Boigny ?
( Rires )... C'est bien un grand secret que je vais révéler. Je voudrais dire aux gens que contrairement aux apparences, le Président était un homme très simple en matière de gastronomie. Il aimait bien le poulet à la sauce tomate. Je préparais le tout ensemble et par la suite j'enlevais les tomates et les oignons pour les écraser et les remettre dans la sauce sous forme de pâte. A côté de cela, il aimait la sauce de gombo sec communément appelée « Djoumgblé », avec le poulet. Sachez à toutes fins utiles que le poulet était sa volaille préférée.
Il se raconte que vous étiez de tous ses voyages à l'extérieur. Qu' en est-il exactement ?
C'est exact ! J'ai été de tous ses voyages à l'étranger parce que même à l'extérieur, il avait besoin de manger des mets locaux. J'ai d'ailleurs passé plus de temps à l'extérieur qu'en Côte d'Ivoire.
Quel est le plat qu'il n'appréciait pas beaucoup ?
La sauce de gombo frais et la sauce arachide.
Des années plus tard, quel regard jetez-vous sur votre vie ?
J'ai le sentiment d'avoir accompli mon devoir : celui de servir le Président Houphouët ou si vous voulez de le nourrir convenablement. Je précise que je n' ai pas été à l'école. Si j'avais été à l'école sûrement que je ne serai pas à ce niveau. En tout état de cause, je bénis le Président Houphouët et sa soeur aînée Mamie Faitaih qui m'ont donné la chance d'être ce que je suis aujourd'hui.
Avez-vous un message à lancer aux Ivoiriens ?
Je voudrais vous dire que ma famille et moi sommes propriétaires terriens à Kikro. Nous voulons dire au président de la République, Alassane Ouattara, que nous voulons entrer en possession de nos terres. Dites à mon fils Tidjane Thiam que je suis encore là. Je me rappelle que je l'ai porté au dos avec fierté car ils étaient tous à la résidence à Yamoussoukro. Je souhaite que tous les Ivoiriens vivent en paix et en harmonie comme ça a été le cas sous le Président Houphouët Boigny.
Solange ARALAMON (collaboration de Raymond-Alex Loukou)